L'un des projets du programme de recherches Aquae concerne les effets de la gestion des bassins versants sur les transferts particulaires, et sur la qualité biologique des eaux de surface en zones d'élevage. Ces travaux sont menés en basse Normandie dans le sud Manche, région d'élevage bovin laitier intensif, sur deux sous bassins versants de l'Oir. L'objectif du projet est de comprendre le déterminisme de ces transferts sur les bassins versants suivant les différentes pratiques anthropiques, en fonction des conditions hydro-climatiques et géomorphologiques. La migration de matières en suspension vers les eaux de surface entraînent le colmatage du fond des rivières et notamment des frayères de salmonidés. Ce projet pluridisciplinaire associe plusieurs équipes du Cemagref, de l'ENSAR et de l'INRA. Le Cemagref de Bordeaux est chargé d'effectuer une description des deux bassins versants étudiés afin de localiser des zones sources de particules érosives. Nous avons choisi de gérer les différentes informations grâce à un Système d'Information Géographique sous Arcinfo/Arcview couplé à un système de gestion de base de données Access, complémentaire à celui du SIG, et d'effectuer la discrimination par une analyse multicritère d'aide à la décision. Ce choix technique tient d'abord à la nécessité de pouvoir traiter des données multi-échelles, à la possibilité d'effectuer une analyse spatiale à partir des différentes informations retenues pour la problématique, et d'assurer une dynamique de ces renseignements dans le temps, suivant les modifications de pratiques anthropiques. Les facteurs analysés nous permettent ainsi de construire les critères retenus pour une analyse multicritère des parcelles, afin de les discriminer suivant une hiérarchie croissante de risque à l'érosion. Cette analyse a été mise en ouvre par la méthode Electre IV, basée sur une problématique de surclassement des parcelles. Nous avons retenu cinq critères de discrimination : pente, connectivité au ruisseau, talus en aval de parcelle, culture, état des berges. On attribue à chaque parcelle une valeur par critère tirée du traitement sous le SIG. Le logiciel restitue ensuite un classement des parcelles que l'on agrège en dix classes de zones à risque, afin d'en permettre la visualisation sous le SIG. L'identification des différentes sources de particules pourront alors être reliées aux prélèvements de particules sur des tronçons des ruisseaux.