Les espaces ruraux et montagnards disposent de nombreux avantages comparatifs leur permettant de s'engager dans un processus de développement durable ; ils offrent des espaces productifs et résidentiels, des ressources naturelles et patrimoniales, des biens et services pour le bénéfice de l'ensemble de l'économie et de la société ; il existe un potentiel significatif de candidats pour une installation permanente (retraités, périurbains) ou temporaire (résidents secondaires) à la campagne, de créateurs ou repreneurs d'entreprises, de professions libérales prêts à s'investir dans ces territoires. La création d'activités en milieu rural constitue ainsi un objectif à part entière des collectivités territoriales et autres structures de développement. Les micro-entreprises contribuent au développement territorial en cherchant à répondre à un besoin non couvert ou à mieux exploiter une ressource locale. Les projets mais aussi les activités existantes sont ancrés dans le territoire local et s'inscrivent actuellement dans une économie à la fois « post-agricole et post-industrielle » (Christian Fougerouse, 1996). Souvent qualifiés de nouveaux emplois, de nouvelles activités, il s'agit généralement d'une revalorisation de production ou d'une réorientation de l'activité principale (vente, transformation ). A ce titre, les initiatives collectives et territoriales conduites par les acteurs locaux du territoire impulsent et favorisent la création d'activités. Les porteurs de projets (candidats) et les créateurs sont attirés par des territoires ruraux situés à proximité de grandes agglomérations qui ne leur offrent pas les mêmes capacités de créations et d'innovation. La création d'activités possède une dimension collective puisqu'elle constitue un enjeu de maintien de développement local (services publics, transmission de valeurs, accessibilité, tissu social..). Les femmes jouent un rôle déterminant dans le maintien des populations et des activités en milieu rural ; elles ont souvent à l'origine de projets au niveau local. La place et le rôle de chacun des deux sexes sont, dans toute société, des constructions sociales. Des processus socioculturels complexes tentent de régulariser, de normaliser les rapports entre les deux sexes. Le concept de genre met en avant l'idée selon laquelle les différences biologiques de sexe s'accompagnent de différences entre les femmes et les hommes dans les statuts, les rôles, les responsabilités, la place des uns et des autres dans les secteurs de la société à tous les niveaux. Différences aussi dans ce qui est attendu du comportement et des attitudes des femmes et des hommes au sein d'une société. Cela implique d'analyser ce qui est construction sociale des rôles et des attentes, mais également les principes et les pratiques qui fondent ces constructions sociales. Les initiatives mobilisent souvent des ressources locales et révèlent les potentialités sur des territoires en recomposition ou en mutation. Cependant la capacité de charge de territoires, inscrits dans des logiques de développement durable, à supporter des initiatives multiples est une problématique à souligner. Les attentes de dynamisation des territoires montagnards (patrimonialisation, maîtrise foncière, maintien des agricultures, développement économique, cohérence territoriale) sont divergentes selon les catégories d'acteurs. La création d'activités en mobilise trois : les porteurs de projets et les créateurs, les accompagnateurs et les élus. Cette étude présente trois phases : la création des activités en milieu rural, le contexte socio-démographique et spatiale et la synthèse et préconisations.