La présente étude s'inscrit dans les interrogations relatives au devenir des destinations touristiques particulières que sont les stations de montagne. Bien que mannes économiques à divers échelons, ces stations s'inscrivent aujourd'hui dans un marché mature, fortement concurrentiel. Dans ce contexte incertain, deux tendances lourdes nous semblent primordiales. La première concerne l'évolution des pratiques touristiques avec un fractionnement des séjours, une expansion des loisirs notamment de proximité, et plus globalement des changements dans les attentes de la clientèle (AFIT, 2000). Avec la quête d'un autre tourisme, le domaine de l'hébergement est devenu un élément discriminant. La seconde tendance touche à l'évolution des modes d'habitat et des nouvelles résidentialités, avec l'extension périurbaine des villes françaises. Ces deux dynamiques, structurées autour du tourisme d'un côté, et de l'habitat de l'autre, placent la problématique de la gestion foncière et immobilière au c½ur du fonctionnement actuel et futur des stations de montagne. Le rapport se structure en 4 parties, en se fondant sur des analyses empiriques menées dans des stations du nord du massif des Alpes. Dans une première, nous revenons sur la politique étatique de développement des stations qui s'est fondée sur une étroite imbrication entre l'équipement du domaine skiable et l'urbanisation du site. A l'heure actuelle, l'urbanisation de loisir montre des signes évidents de dysfonctionnements, amenant un questionnement central : les stations de tourisme sont-elles structurellement handicapées pour répondre aux pressions foncières subies et ainsi maintenir leur capacité à porter une offre touristique ? Si elle rassemble l'ensemble des stations de sport d'hiver, la problématique foncière et immobilière donne toutefois lieu à des déclinaisons variées. Les stations de moyenne montagne sont directement concernées par le développement du tourisme de proximité et de court séjour, phénomène exacerbé dans le cas de certaines stations proches d'agglomérations. Se greffent alors des processus de nouvelles résidentialités, interrogeant la capacité touristique des sites, que nous explorerons dans une deuxième partie. De leur côté, les stations dites d'altitude sont marquées par un constant effritement du nombre de lits marchands et cette perte de « lits chauds » remet en cause leur capacité d'exploitation. Ces sites sont alors concernés par le double mouvement de rénovation d'un côté, et de la construction de lits neufs de l'autre, qui seront l'objet de la troisième partie. Tous ces phénomènes fonciers comme immobiliers questionnent les marges de man½uvre des destinations, que nous explorerons dans une quatrième partie, en mettant en évidence l'utilisation des outils de gestion foncière, leurs points favorables comme leurs limites.