Incidence du débit d'aération et des caractéristiques des matières premières sur les cinétiques de stabilisation et les émissions gazeuses en compostage
Résumé
La pérennité de la filière compostage dépend notamment de la maîtrise des procédés, assurant la qualité du produit fini et minimisant l'impact environnemental des installations. Cette maîtrise est clairement liée à une meilleure connaissance de la biodégradabilité intrinsèque des produits traités et de son évolution au cours du traitement. L'influence du débit d'aération et du fractionnement de la biodégradabilité sur les cinétiques de biodégradation et la dynamique de l'azote durant le compostage ont été étudiés en réacteur de laboratoire (300 L), au moyen de 6 essais consistant à appliquer des débits d'aération compris entre 100 et 1100 L/h (soit 1,69 à 16,63 L/h/kg de matière sèche initiale) à un mélange de boues d'épuration industrielles et de plaquettes de bois. Le fractionnement de la matière (permettant de différentier les fractions facilement biodégradable, lentement biodégradable et inerte) a permis d'expliquer l'influence du débit d'aération sur les cinétiques de biodégradation et pourra être appliqué à d'autres déchets à des fins de comparaison. Les résultats ont également montré que l'azote organique transformé en azote ammoniacal par ammonification était corrélé avec le ratio du carbone abattu sur le rapport CT/Norg initial du mélange. L'augmentation du débit d'aération a entraîné une augmentation des émissions d'ammoniac et une baisse des pertes azotées par lixiviation. Le « pool » d'azote ammoniacal au sein du milieu a été calculé en fonction du temps et il s'est avéré que le taux de nitrification augmentait en même temps que la quantité de NH4+/NH3 disponible, sous réserve que l'oxygène ne soit pas limitant.