L'indice Biologique Diatomées (IBD) mis au point en 1996 (Lenoir & Coste), et normalisé en 2000 (NF T90-354, AFNOR 2000) a été conçu à la demande des Agences de l'Eau pour le diagnostic des pollutions trophiques sur l'ensemble du réseau français. Dans ce but, un effort de simplification taxonomique (notion de taxons appariés) a été réalisé pour que cet outil puisse être utilisé en routine par de nombreux opérateurs, avec l'édition d'un guide utilisateur incluant un ouvrage d'appui à la détermination. Cependant, cet indice a montré un certain nombre de limitations dans son application signalées par les concepteurs et les utilisateurs. Les principaux dysfonctionnements recensés ont trait : 1) à la faible taille et à l'hétérogénéité du jeu de données initial (1332 relevés), globalement déficitaire en situations de référence et non-représentatif de certains contextes hydrochimiques (comme cours d'eau acides, contextes salins ) ou de gradients particuliers (naturels anthropiques) ; 2) à la non-prise en compte des pollutions toxiques faute de descripteurs abiotiques correspondants dans le jeu de données ; 3) à différents choix initiaux d'ordre taxonomique et/ou écologique ayant des répercussions sur l'acuité de l'indice (appariement problématique de taxons morphologiquement proches mais d'écologie trop différente, prise en compte discutable de formes planctoniques ou peu structurantes dont les exigences ne sont pas encore bien délimitées). L'aspect perfectible de cet outil, ainsi que le besoin d'actualisation lié à l'évolution incessante de la taxinomie et à l'apparition de taxons nouvellement décrits, rendait nécessaire et urgente la proposition d'un IBD rénové passant notamment par la révision de la liste des taxons à retenir, mais aussi de leurs profils écologiques. La présente communication fait le point sur la méthodologie biomathématique utilisée pour l'élaboration de cette version 2006, ainsi que sur les améliorations apportées pour résoudre les principaux points critiques signalés. Le jeu de données utilisé a gagné nettement en assise (environ 2800 relevés) et en représentativité bio-géographique. L'assise taxonomique a été augmentée et les profils écologiques des espèces redéfinis en accordant un poids accru aux variables les plus liées au gradient d'anthropisation parmi les 14 paramètres initialement considérés. Une composante « effets de pollutions toxiques » a été inclue dans le calcul de l'indice par l'incorporation des résultats de comptage de formes anormales de diatomées, qui contribuent à un abaissement des notes. Les performances de l'IBD 2006 ont ensuite été comparées à celles de l'IBD précédent et de l'IPS, sur le plan de la qualité de la relation avec les nutriments influencés par l'anthropisation d'une part, sur le plan du niveau d'évaluation de l'Etat Ecologique des stations d'autre part. L'impact de cette modification de l'IBD sur les notes de référence et sur les seuils de Bon Etat par région biogéographique a été évalué. L'outil rénové semble moins influencé par les gradients naturels et devient plus compatible avec les exigences de la DCE. Une révision de la norme AFNOR et de ses annexes a été proposée entre fin 2006 et la fin du 1er trimestre 2007. Il reste à valider définitivement la performance de cet indice sur la base des nouveaux jeux de données recueillis par les utilisateurs dans le cadre des réseaux en 2006 et 2007.