Depuis 1989, 7 zones d'accueil en forêt domaniale sont équipées de compteurs routiers (la Salie, la Lagune, le Petit Nice, le Truc Vert, le Grand Crohot, le Gressier, le Lion). A une exception prêt (le Truc Vert), la configuration des sites se prête particulièrement bien à l'utilisation de compteurs : situés en bout de route, l'usage de la voiture est dominant et les entrées et sorties sont parfaitement identifiées. Un site est équipé à l'année (Le Gressier), les autres uniquement en Juillet et Août . Récemment, des chercheurs au Cemagref de Bordeaux ont entrepris de rassembler et d'organiser cette information dans une base de données afin d'en faciliter l'exploitation. Quelques résultats provisoires peuvent d'ores et déjà être évoqués ici. D'une façon globale, il semble que le trafic automobile estival ait finalement peu évolué ces quinze dernières années : entre 50.000 (à la Salie) et 145.000 véhicules (au Grand Crohot), en moyenne, durant les mois de Juillet et Août réunis. Au Gressier, la fréquentation annuelle tournait autour de 240.000 véhicules par an en 2004 et 2005. Les deux mois d'été représentant à eux seuls la moitié au moins des flux. Les variations journalières (hors saison/saison, semaine/week end, etc.) sont une autre caractéristique déterminante de ces trafics et leur suivi permet d'adapter les moyens (humains) à chaque niveau de fréquentation. L'analyse des « stocks » intervient pour des questions telles que le dimensionnement des équipements. Tout au long d'une journée, le stock de véhicules présents au même moment varie. Dans ce contexte, on peut d'ailleurs montrer l'existence d'une relation entre le nombre total de véhicules passés sur un site (c'est à dire les flux) et le stock de pointe. Entre 1996 et 1998, il fut ainsi mis en évidence (sur les sites équipés de compteurs enregistrant les deux sens de passages) que le stock de pointe correspondait « grosso modo » à la moitié de la fréquentation quotidienne. Cette relation peut ensuite être appliquée sur des sites où le compteur n'enregistre qu'un seul sens (tel que la Salie). Rapportée à la capacité des parkings, elle permet d'évaluer le taux de remplissage de ces derniers. Mais les données manquantes menacent souvent la qualité du dispositif d'observation. Une technique d'extrapolation, qui s'appuie sur la corrélation entre les flux, a ainsi été mise au point. Sous réserves d'un nombre minimum d'observations communes entre deux sites, on peut reconstituer la valeur d'une journée manquante sur le premier à partir de la fréquentation connue pour cette même journée sur l'autre. A partir de là, on peut imaginer une règle visant à la gestion « optimale » des compteurs : en maintenant un effort d'entretien important sur quelques sites (pour lesquels on obtiendra des séries complètes) tout en organisant une rotation des compteurs ailleurs. Dans de nombreuses situations, les compteurs routiers sont des outils simples et efficaces, sous réserves d'une récupération régulière des données et du maintien en bon état du matériel (ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas, faute de moyens). Ces résultats doivent ensuite être croisés avec d'autres observations (comptages manuels, photographies aériennes, occupation des campings) pour passer de la fréquentation automobile à la fréquentation totale. Les perspectives d'utilisation concernent autant le gestionnaire que le chercheur. Ainsi, les données fournies par les compteurs des sites Plan Plages ont-elles permis en 2006 d'élaborer un plan d'échantillonnage plus robuste pour une enquête par entretien direct auprès des usagers de la forêt domaniale de Gironde.