Le développement de plantes aquatiques exotiques envahissantes dans tous les types de milieux aquatiques y provoque des perturbations structurelles et fonctionnelles des communautés de plantes indigènes dont l'intensité est en relation directe avec les modes de colonisation et l'abondance de ces nouvelles espèces. Ces perturbations sont particulièrement élevées dans les milieux stagnants où la physique du système constitue rarement un facteur naturel de régulation de ces développements (absence de courant, en particulier). Elles sont généralement des conséquences des processus de compétition pour la lumière ou les nutriments qui se produisent au sein des biotopes colonisés par la végétation. L'arrivée et l'extension de taxons très compétitifs en terme de production de biomasse et d'occupation de ces biotopes réduit de manière quelquefois très importante et rapide l'abondance des taxons indigènes puis la richesse des communautés présentes. Les communautés végétales de la quinzaine de lacs et d'étangs du littoral landais étudiées depuis environ deux décennies ont subi des invasions successives parmi lesquelles figurent des amphiphytes tels que Ludwigia grandiflora (Mich.) Greuter & Burdet, subsp. hexapetala (Hook. & Arn) Nesom & Kartesz, Myriophyllum aquaticum (Vell.) Verdc., et des hydrophytes comme Lagarosiphon major (Ridley) Moss et Egeria densa Planch. Les investigations menées sur la structure et la dynamique des communautés ainsi modifiées, sur la qualité des eaux et des sédiments et sur les caractéristiques physiques des biotopes permettent de présenter une première évaluation des impacts écologiques de ces espèces envahissantes dans ce contexte particulier.