Un regard particulier sur les postulats sociologiques de Marx et Durkheim à l'heure de la sociologie de l'environnement - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Un regard particulier sur les postulats sociologiques de Marx et Durkheim à l'heure de la sociologie de l'environnement

Résumé

Depuis à peine trente ans, plusieurs sociologues ont fait entrer dans leurs schèmes de réflexion la liaison société-nature. À cet effet, la réalité biophysique commence à être intégrée à différents degrés dans l'analyse sociologique. Sur le terrain, les recherches deviennent de plus en plus prolifiques et traiter de l'objet « environnement » est maintenant chose acceptée. Dans le monde francophone cependant, cette incorporation reste appréhendée avec suspicion ; la plupart des travaux s'intéressent aux aspects classiques de tout phénomène social (la mobilisation collective, les politiques publiques, le système de normes et de valeurs), plus rares sont ceux qui traitent l'interdépendance entre les activités humaines et les processus biophysiques. Sur le plan épistémologique la question fait toujours débat. Chez les collègues américains, elle a progressivement été construite grâce à un débat théorique fertile entre autres chez Catton, Dunlap et Buttel, motivés par l'urgence des problèmes environnementaux. Dès les années 1980 en effet, les chercheurs étasuniens discutent âprement du statut à accorder aux facteurs biophysiques dans les schémas explicatifs sociétaux. Cette réflexion peinera à poindre dans le monde francophone (particulièrement en France). Cela tient, en grande partie, à des écueils épistémologiques dont la nécessité qu'à tout sociologue d'expliquer un phénomène social par des variables sociales ; telle est une des règles sociologiques majeure de Durkheim dénoncée par des sociologues environnementaux (Buttel, Kalaora, Leroy). Tout en reconnaissant ce constat, une relecture des auteurs marquant notre discipline (en particulier Marx et Durkheim) nous amène à le pondérer. En effet, on ne peut pas dire que les variables biophysiques (la matérialité ou la naturalité) soient absentes des schémas explicatifs des travaux fondateurs, mais lorsqu'elles sont présentes, elles sont assujetties à des variables sociologiques, plus déterminantes pour les auteurs classiques. Cette relecture nous amène de surcroît à identifier une autre difficulté. Outre les variables explicatives, la réalité biophysique ne transparaît pas dans les phénomènes à étudier (contrairement aux objets traités par Le Play ou les sociologues ruraux). Ce second écueil, tout aussi important, définirait le type de questions que tout sociologue « sérieux » est sensé analyser où les interactions nature/société ont peu de place.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02590653 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

Jacqueline Candau, N. Lewis. Un regard particulier sur les postulats sociologiques de Marx et Durkheim à l'heure de la sociologie de l'environnement. XVIIIème Congrès de L'AISLF. Être en société « Le lien social à l'épreuve des cultures », Jul 2008, Istanbul, Turquie. pp.18. ⟨hal-02590653⟩

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