L'objectif principal de cette étude était de déterminer si l'influence des invertébrés sur les processus biogéochimiques et microbiens était dépendantes des caractéristiques de l'habitat sédimentaire. Les effets des chironomes ont été mesurés sur le remaniement sédimentaire, les processus biogéochimiques et les caractéristiques microbiennes dans des colonnes expérimentales infiltrantes impactées par des dépôts de trois types sédiments (avec différentes caractéristiques en matière organique). Les résultats ont montré que les chironomes ont eu des activités de bioturbation similaires (construction et irrigation des tubes en U dans les couches supérieures des sédiments) et ont stimulé de manière significative l'absorption d'O2 et le pourcentage des bactéries actives avec tous les types de sédiment. En revanche, les processus anaérobies tels que le relargage de NH4+ dans l'eau interstitielle ont été fortement augmentés par les chironomes en présence des sédiments riches en matière organique tandis qu'ils n'ont eu aucun effet sur ces processus avec les sédiments peu organiques. Nos résultats indiquent que l'influence des chironomes sur les processus biogéochimiques dans les systèmes poreux est liée aux conditions redox du système. D'ailleurs, après avoir comparé les effets des larves de chironome à ceux mesurés avec des vers tubificidés dans les mêmes conditions expérimentales, nous pouvons en conclure que le mode du bioturbation (remaniement sédimentaire, construction de structures biogènes, profondeur d'enfouissement, bioirrigation) détermine l'impact des animaux benthiques sur les activités microbiennes et les processus biogéochimiques dans les sédiments.