Les tracteurs agricoles sont des véhicules polyvalents qui servent à transporter des marchandises, tracter et/ou animer les outils associés aux différents travaux agricoles. La disponibilité d'une information fiable et pertinente sur l'efficience énergétique des tracteurs agricoles est susceptible d'orienter le choix des acheteurs et d'inciter les constructeurs à produire des matériels performants. L'objectif de cette étude est de proposer un cadre qui permettrait de mettre en place un dispositif d'information sur la performance énergétique des tracteurs commercialisés en France. L'étude est conduite à la demande du Ministère de l'Agriculture et pilotée par un groupe de travail réunissant l'ADEME, ainsi que les représentants des constructeurs de tracteurs (AXEMA), et des utilisateurs (FNUCMA, APCA, BCMA, FNEDT). La démarche suivie pour l'élaboration d'une classification des performances énergétiques est analogue à celle suivie pour déterminer les émissions polluantes des tracteurs. Elle s'inspire largement d'une méthode de classification des performances énergétique proposée en Espagne pour l'octroi de subventions aux tracteurs les plus performants sur le plan de l'énergie. Elle se décompose en deux étapes. La première étape consiste à apporter une évaluation de la performance énergétique des moteurs de tracteurs. La consommation est ramenée à la puissance délivrée à la prise de force. La seconde étape vise à apporter une appréciation plus globale de la performance énergétique du tracteur: pour cela, on intègre les rendements de transmission dans l'évaluation. Le périmètre d'application du calcul de performance est ainsi plus large que celui de la pollution et porte sur l'ensemble du tracteur, à l'exception de sorties hydrauliques. Nous avons souhaité comparer différents indices de performance pour ajuster le dispositif. Cela nous amène, pour certains de ces indices, à devoir estimer des consommations de carburant sur d'autres points que ceux mesurés dans le protocole d'essai OCDE. Dans ce cas, nous avons recours à des modèles de cartographie de moteur. Une partie de l'étude est centrée sur la définition et comparaison de différents indices afférents au moteur. Que ce soit pour la consommation ou la pollution, la démarche consiste à établir un lien entre des points de fonctionnement du moteur caractérisé en laboratoire et le fonctionnement réel. Pour cela, on établit une matrice d'usage qui sert à affecter aux points de fonctionnement un coefficient d'usage représentatif. Cette matrice d'usage a été analysée dans. Ensuite, on s'intéresse à la façon de passer d'un indice de performance à un classement. Plusieurs scénarios sont étudiés et permettent de mettre en évidence le domaine d'application de la classification ainsi que de choisir une courbe de référence. L'ensemble regroupe ainsi les éléments techniques caractéristiques d'un dispositif de classification des performances énergétiques d'un tracteur. La méthode proposée consiste à évaluer un indice de performance CIFT caractéristique de la consommation de carburant ramenée à la puissance utile du tracteur. Cet indice est calculé pour plusieurs situations typiques des travaux agricoles. Il est ensuite comparé à une valeur moyenne de référence pour apposer un classement de performance. L'ensemble des propositions s'est fait en concertation avec nos homologues espagnols. Les amendements proposés ont fait l'objet d'un consensus garantissant l'harmonisation des calculs d'indices dans les deux pays. Par contre, le classement correspondant à une évaluation qualitative par rapport à des objectifs précis, il est convenu qu'il pourra diverger entre le système français et espagnol. Il est donc nécessaire d'inclure, dans le dispositif de communication envisagé autour de ce classement, la mention des puissances et de l'indice de performance. Ce système de classification fournit des éléments pour informer les acquéreurs de matériels sur la consommation relative de tracteurs de même puissance. Le dispositif ne fournit pas d'éléments sur des choix d'énergie et n'évalue que la composante d'énergie directe du matériel. Mais surtout, ce dispositif n'apporte pas d'éléments pour procéder au dimensionnement des tracteurs, l'un des autres enjeux pour une meilleure maîtrise de l'énergie pour les travaux agricoles mécanisés.