Comment émergent les problèmes publics environnementaux ? Qui les portent ? Comment des normes établies depuis des années sont-elles remises en cause ? Comment sont définies les nouvelles normes environnementales ? Basé sur l'analyse de cadre proposée par Goffmann (1974), nous présenterons la grille d'analyse de Trom et Zimmerman (2001) qui identifient cinq étapes nécessaires à l'institutionnalisation d'un problème public : la dénonciation d'un trouble, la production de nouvelles catégorie de pensée, la mobilisation et la mise en réseau des acteurs, l'intégration des catégories de pensée, l'ajustement des catégories et leur abandon. En se basant sur l'exemple de la prise en compte de la biodiversité dans la gestion forestière, nous verrons que cette institutionnalisation ne concerne pas forcément tous les aspects de la biodiversité ni tous les acteurs potentiellement concernés. Dans un deuxième temps, nous verrons comment les interrogations sur ces nouvelles catégories de pensées et de connaissances, interrogent non seulement le contenu des normes environnementales mais aussi, et plus généralement, notre rapport aux normes. La norme a une fonction cognitive collective, elle est un instrument de réduction de la complexité et un guide pour l'action. Mais l'adhésion à la norme est beaucoup plus réflexive qu'autrefois. L'une des caractéristiques de nos sociétés contemporaines est d'ailleurs de voir émerger de nouveaux dispositifs de production et de discussion de la norme. Nous verrons ainsi que nous sommes passés d'un système qui fétichisait la norme à un mode de production rationnelle et négociée des normes en particulier dans le domaine de l'environnement où règne beaucoup d'incertitudes.