L'aide multicritère à la décision s'avère très utile et efficace face aux processus complexes liés à l'analyse du risque en agroenvironnement plus particulièrement dans les relations entre certaines pratiques agricoles et la qualité des écosystèmes aquatiques de surface. La prise de décision en agronomie est effective au niveau de chaque parcelle agricole. Les bonnes pratiques consistent à trouver les solutions optimales afin de respecter un bon état écologique des milieux terrestres et aquatiques, voire de remédiation vers un état satisfaisant dans le cas d'altérations. Dans le cas d'un programme de recherches que nous avions précédemment exposé lors des 69è journées du groupe MCDA, la mise en ½uvre de la méthode ELECTRE III couplée à un SIG a été exposée et a permis de montrer toute la pertinence de cette approche dans la gestion du risque en agroenvironnement. L'un des intérêts majeurs de cette méthode tient notamment à la possibilité de coupler des critères de nature quantitative mais le plus souvent qualitative ainsi que de pondérer chacun de ces critères. Il s'agissait d'établir les risques de contribution des parcelles agricoles en matières en suspension pour les eaux de surface, compte tenu de l'érosion des sols et du ruissellement entraînant des particules responsables notamment du colmatage des frayères dans les cours d'eau pour les poissons salmonidés. La qualité des résultats obtenus dépend fortement de la rigueur observée dans la construction des critères et bien évidemment de celle du tableau des performances. Il peut s'avérer assez difficile de déterminer le plus objectivement possible les divers paramètres (pondération des critères, coefficients des seuils d'indifférence, de préférence et de véto) en l'absence d'une bibliographie abondante de nature méthodologique dédiée à ce type d'application agronomique. Aussi, nous avons souhaité axer cette communication sur la stratégie adoptée dans le choix des critères, de leur pondération, des valeurs des seuils retenues, compte tenu du choix des performances pour chacune des actions (i.e. les parcelles agricoles dans le cadre de ces travaux). Cette démarche nous a conduits à bâtir une méthodologie permettant d'évaluer la robustesse et la sensibilité des multiples traitements effectués ; nous souhaitons optimiser cette approche pour la rendre utilisable par la communauté scientifique dans le cadre de différentes approches agroenvironnementales.