Dans un contexte socioéconomique et scientifique changeant, l'articulation entre gestionnaires, instances gouvernementales, scientifiques, voire citoyens, devrait pouvoir prendre des formes nouvelles. Une organisation classique, qu'on pourrait appeler la « gestion basée sur les acquis de la recherche », consiste à réaliser régulièrement des synthèses reposant sur les acquis scientifiques, techniques et empiriques accumulés sur un sujet donné et d'en tirer des enseignements pour la gestion forestière (ex. Gosselin et Laroussinie, 2004 ; Legay et al. 2007). C'est une approche pleinement justifiée quand la recherche a engrangé suffisamment de connaissances et quand les incertitudes sur les problèmes posés se révèlent somme toute modérées. Mais elle peut trouver ses limites quand il s'agit d'appliquer aux réalités du terrain des connaissances fragmentaires, par exemple à cause d'un manque de données, de recherche finalisée ou de contextualisation des résultats.