L'utilisation des pesticides en agriculture est de plus en plus contestée. En effet, ils nuisent à la santé humaine. Ils contribuent à la pollution des eaux et de l'air ainsi qu'à la réduction de la biodiversité animale et végétale. De plus, la lutte chimique est confrontée à l'apparition de résistances des bioagresseurs aux pesticides (INRA and Cemagref 2005). Pour faire évoluer ces pratiques, les autorités mondiales, européennes et nationales ont édicté des mesures de régulation réglementaires et économiques. Ainsi le plan Ecophyto 2018 prévoit le retrait du marché de 53 molécules parmi les plus dangereuses, ainsi qu'une réduction de 50 % de l'utilisation des pesticides dans les exploitations agricoles, et ce d'ici 2018. Pour atteindre ces objectifs, de profonds changements dans les modes de production des agriculteurs doivent être opérés. Pour cela, un investissement important en termes de Recherche et de Développement doit être effectué. En effet, les sensibilisations économiques et réglementaires ne suffisent pas. Elles doivent être associées à la formation technique des agriculteurs et de leurs interlocuteurs aux alternatives de culture et de protection des cultures (Meynard 2008). Tout l'enjeu pour la recherche et le développement est alors de : - 1) concevoir des techniques et/ou des systèmes de culture alternatifs permettant de répondre, dans le temps imparti, à l'objectif fixé par la loi ; - 2) mettre à disposition des agriculteurs les connaissances utiles et utilisables pour développer des techniques ou des systèmes de cultures alternatifs. Notre travail s'inscrit dans le cadre du second objectif. L'une des premières étapes consiste à recenser le(s) système(s) d'information relatif(s) à la protection des cultures existants : Quelles informations relatives à la gestion des pesticides sont actuellement mises à disposition des agriculteurs ? Quelles institutions les détiennent et comment les organisent-elles ? Quelles sont les ressources informationnelles mobilisées (Supports, Origines et Contenus) par les agriculteurs pour gérer les pesticides dans leur exploitation ? Autant de questions auxquelles nous chercherons à répondre à travers les deux premiers paragraphes, d'une part pour les agriculteurs conventionnels d'autre part pour les agriculteurs biologiques et intégrés. Le troisième paragraphe aborde un état de l'art de la gestion des connaissances. Dans le quatrième paragraphe, nous conclurons sur la spécificité de la gestion des connaissances en agriculture et sur des pistes potentielles d'outils de gestion des connaissances dans le monde agricole élargi.