Biodiversité floristique, entomologique et ornithologique des vallées alluviales de Champagne-Ardenne. Rôle de l'antécédent historique et de l'intensité des entretiens des peupleraies, en interaction avec la station et en référence aux habitats forestiers et prairiaux subnaturels - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Chapitre D'ouvrage Année : 2010

Biodiversité floristique, entomologique et ornithologique des vallées alluviales de Champagne-Ardenne. Rôle de l'antécédent historique et de l'intensité des entretiens des peupleraies, en interaction avec la station et en référence aux habitats forestiers et prairiaux subnaturels

Richard Chevalier
Frédéric Archaux
P. Gonin
  • Fonction : Auteur
S. Gaudin
  • Fonction : Auteur
I. Bonhême
  • Fonction : Coordinateur scientifique
Claude Millier
  • Fonction : Coordinateur scientifique

Résumé

To assess the impact of hybrid poplar cultivation on biodiversity in floodplain ecosystems, we compared plant, carabid and avian communities in poplar plantations versus reference habitats such as hay meadows, seeded grasslands and subnatural alluvial forests. Poplar plantations also varied according to several studied variables: (i) current local factors: plantation age (factor studied for plants, carabids and birds), understorey presence (plants and birds); (ii) historical local factors: past land use (plants); (iii) current landscape composition (plants and carabids) and structure (birds). The 100 000-ha study area extended over the three large valleys along the Seine, Aube and Marne rivers, in two departments of Champagne (Aube and Marne). Poplar plantations and forests respectively covered 8,4 % and 7,4 % of the surface area in these floodplains. On the one hand, plant species were surveyed on 200-m² quadrats in 414 plots, among which 63 plots were used for ground-beetle pitfall-trapping. On the other hand, 124 bird point counts were distributed upstream from the confluence of the Seine and Aube rivers. The main results can be summarised as follows: Biodiversity in poplar plantations showed some similarity with both open habitats and forests. However, poplar plantations hosted more generalist (except for birds) and eutrophilous species. Furthermore, other species preferred the reference habitats. Communities in plantations showed rapid succession changes during the rotation, resembling progressively more to those found in forests ("initial floristics" for plant succession, "relay succession" for birds and carabids) Understorey in poplar plantations favoured forest floristic communities and increased nesting bird density. Typical flora of tall herb communities (Natura 2000 habitat) was favoured in poplar plantations. Past land use only slightly modified plant successional patterns. The effect of landscape composition around poplar plantations seems to be rather weak for carabids and null for flora, while birds seemed to react mostly at a local scale. Proportion of forest surface in the landscape is one of the main effects observed on carabids. As a conclusion, poplar plantations seem to have more detrimental effects on meadow plant species than on forest plant species. Yet, the opposite conclusion could nearly be drawn from bird and carabid results. In any case, polar cultivation practices that would not prevent understorey development would surely be beneficial to biodiversity. These poplar plantations with understorey could be used as corridors to connect ancient forests whose surface is still dramatically decreasing in the study area. A task group focussed on assessing the supplementary costs induced by poplar cultivation practices in favour of biodiversity. They combined the scientific results of this study and from a bibliographic review with expert knowledge gathered during technical meetings. As a result, three main sets of advices including some information on the supplementary costs induced, are proposed to poplar plantation owners to take biodiversity into account when managing poplar plantations: General guidance for alluvial wooded areas, Specific guidance for poplar plantation management, Ways to transform poplar plantation into forests.
Le projet étudie la biodiversité associée aux peupleraies cultivées, en comparaison avec celle des milieux ouverts (prairies subnaturelles et/ou jachères) et des forêts subnaturelles (récentes et/ou anciennes), pour trois groupes taxonomiques : la flore (414 relevés), les Coléoptères carabiques (63 placettes de piégeage) et l'avifaune (124 points d'écoute). La zone d'étude est constituée par les grandes vallées de Champagne (Seine, Aube, Marne) des départements de l'Aube (10) et de la Marne (51). Elle couvre une superficie approchant 100 000 ha où la populiculture couvre 8,4 % du territoire et la forêt seulement 7,4 %. En plus de la comparaison avec les milieux ouverts et les forêts, l'étude prend en compte divers facteurs de variation de la peupleraie : l'âge (pour les 3 groupes taxonomiques), la présence de sous-étage (flore et avifaune), l'antécédent cultural (flore), l'environnement paysager (carabiques et flore). Les principaux résultats sont : la biodiversité des peupleraies présente des caractères intermédiaires entre celle des milieux ouverts et celle des forêts, mais la peupleraie abrite aussi préférentiellement certaines espèces généralistes (sauf pour l'avifaune) ou eutrophiles, tandis que d'autres espèces restent préférentielles ou exclusives des habitats de référence (prairies, jachères, forêts), les communautés évoluent très rapidement avec l'âge de la peupleraie, tendant vers un état forestier (succession emboîtée pour la flore, décalée pour les 2 autres groupes), les peupleraies à sous-étage favorisent les communautés forestières (flore) et augmentent la densité des oiseaux nicheurs, les peupleraies favorisent la flore typique des mégaphorbiaies (habitat Natura 2000), l'antécédent cultural de la peupleraie modifie faiblement les patrons de succession végétale, l'effet de la composition du paysage autour des peupleraies semble assez faible pour les carabiques et nul pour la flore, tandis que la plupart des oiseaux réagissent à l'échelle locale (100 m). Les communautés de carabiques répondent essentiellement à la proportion de surface forestière dans le paysage (à 500 m). Au final, si la peupleraie ne remplit qu'un rôle très limité de refuge pour la flore prairiale, la populiculture classique majoritairement pratiquée sur la zone d'étude ne porte pas une atteinte irrémédiable à la biodiversité floristique forestière. Toutefois, les résultats sont plus mitigés pour les oiseaux et les carabiques. Une populiculture avec sous-étage serait en mesure de jouer un rôle important, dans le cadre de la mise en ½uvre de la trame verte, pour reconnecter les forêts anciennes en fort déclin sur la zone d'étude. Ces résultats, conjugués aux avis d'experts recueillis lors des réunions du comité de pilotage mis en place dans le cadre d'un volet technico-économique, ont conduit à initier trois groupes de recommandations techniques pour favoriser la biodiversité, qui seront vulgarisés sous forme d'une plaquette auprès des propriétaires : recommandations générales, destinées à l'ensemble des boisements alluviaux, recommandations spécifiques aux peupleraies, transformation de la peupleraie en forêt.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02594164 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

A. Berthelot, Richard Chevalier, E. Dauffy Richard, Frédéric Archaux, P. Gonin, et al.. Biodiversité floristique, entomologique et ornithologique des vallées alluviales de Champagne-Ardenne. Rôle de l'antécédent historique et de l'intensité des entretiens des peupleraies, en interaction avec la station et en référence aux habitats forestiers et prairiaux subnaturels. Programme de recherche "Biodiversité et Gestion Forestière". Résultats scientifiques et acquis pour les gestionnaires et décideurs. Projets 2005-2009., GIP Ecofor, pp.55-70, 2010, 978-2-914770-01-9. ⟨hal-02594164⟩
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