Si l’accueil du public est une mission clairement dévolue à la forêt publique depuis les années 1960 par différentes directives et instructions émanant de ses autorités de tutelle (cf. chapitre 1), elle n’est clairement établie pour la forêt privée que depuis la promulgation de la loi d'orientation forestière (LOF) en 2001. Pourtant, la fréquentation du public semble y être aussi très importante (bien qu’elle reste encore très mal renseignée à ce jour). Dans ce contexte, se pose la question de la légitimité et de l’organisation de cet accueil en forêt que certains propriétaires forestiers considèrent comme une injonction depuis qu’il est inscrit dans un texte de loi. Ce chapitre marque donc une nouvelle étape dans notre analyse des services récréatifs en forêt en abordant maintenant les conditions de leur fourniture et les modalités de gestion associées : plus particulièrement, il s’intéresse aux processus au cours desquels se construit – ou non – la légitimité des usages récréatifs en forêt qui est un préalable à l’organisation de services visant à les réguler. Notre réflexion repose sur une analyse de cas, la charte forestière de territoire (CFT) du Pays Adour-Landes Océanes (ALO) discutée en 2006, que nous éclairerons par d’autres expériences. Nous verrons que la légitimité des usages récréatifs est réfléchie en même temps que celle des autres fonctions au regard des changements socio-économiques qui affectent le territoire.