Le système politico-administratif territorial français n’a cessé d’évoluer, s’adaptant à l’évolution de l’action publique et aux défis de l’environnement. A l’ancienne logique technique, sectorielle et descendante des politiques publiques (Jobert, Muller, 1987), s’est désormais substituée une approche davantage a-centrique et transversale. Ceci s’explique notamment par une complexification des enjeux, invitant à un changement d’échelle dans la prise en charge des situations de gestion environnementale. La gestion départementale de l’eau destinée à la consommation humaine (DCH) est symptomatique des recompositions de l’action publique territoriale. En la matière en effet, l’étroitesse et l’interdépendance des relations entre ressource en eau et territoires/secteurs d’activités incitent les protagonistes de l’action publique à penser cette complexité, afin de limiter les conflits d’usage autour de la ressource. De même, une «standardisation» de l’action publique et de l’organisation territoriale est peu envisageable, en ce sens qu’elle obèrerait probablement la prise en charge des enjeux vécus localement. La présente communication démontre l’existence d’une disjonction entre des enjeux environnementaux nationaux et la construction territoriale des réponses politiques auxdits enjeux. Je fais l’hypothèse d’une prépondérance des jeux politico-institutionnels (et de la répartition/appropriation des compétences entre acteurs), sur les impératifs environnementaux, dans les recompositions de l’action publique territoriale, contribuant à l’émergence d’une variété contingente de régimes d’action publique territoriale. Les impératifs environnementaux seraient alors d’importance moindre, dans la détermination des configurations et de l’action publique territoriales.