Recovery of phototrophic microbial biofilms after a decrease in copper exposure: Influence of the presence of pristine communities
Importance des migrations d'espèces pour la récupération de communautés phototrophes périphytiques après une exposition chronique au cuivre
Résumé
Dans un contexte d’amélioration de la qualité chimique des masses d’eau, il est important d’appréhender les capacités de récupération des communautés aquatiques suite à une réduction de pression polluante. Les petits cours d’eau situés en zones viticoles représentent des écosystèmes particulièrement exposés aux pollutions toxiques, notamment métalliques (Montuelle et al, 2010). Dans ces milieux lotiques, l’activité microbienne est principalement assurée par les biofilms périphytiques. Si les effets des métaux sur les biofilms sont assez bien documentés, (Barranguet et al, 2003; Serra et al, 2009) peu de travaux concernent la caractérisation des processus de récupération des communautés suite à une diminution du niveau d’exposition à ces contaminants. L’objectif de cette étude était d’étudier l’évolution de communautés phototrophes périphytiques après une exposition chronique au cuivre en appréhendant notamment l’influence des migrations d’espèces dans la dynamique de récupération. Pour ce faire, des canaux de laboratoire ont été utilisés afin de recréer différents contextes de contamination et de récupération. Des descripteurs quantitatifs (biomasse totale et algale), qualitatifs (répartition des classes algales et structure des communautés de diatomées), et fonctionnels (photosynthèse) ont permis de caractériser les communautés microbiennes phototrophes présentes. L’évaluation des capacités de tolérance des communautés en fonction du niveau d’exposition au polluant, et de leur évolution durant la phase de récupération a également été réalisée par une approche « PICT » (Pollution Induced Community Tolerance ; Blanck et al, 1988). L’étude de la dynamique de récupération suite à une diminution du niveau d’exposition a mis en évidence une faible capacité de récupération en absence de migration d’espèces allochtones, alors que cette récupération est quasi totale en leur présence. Ces résultats confirment l’hypothèse d’une récupération facilitée dans les études de translocation in situ (transfert de communautés impactées vers des zones non contaminées) (Dorigo et al, 2010a ; Dorigo et al 2010b; Morin et al, 2010), du fait de la présence des communautés autochtones sur les sites de transfert et ils suggèrent des implications plus écologiques, à prendre en compte dans une perspective de restauration des cours d’eau (Lambert et al., 2012 ; Morin et al., 2012).