En zones agricoles, les cours d’eau sont très exposés aux polluants métalliques, notamment au cuivre. Cependant, cette pollution s’inscrit dans un contexte de changement global et les milieux aquatiques sont soumis à des situations de multi-stress qui découlent de la multiplicité des pressions chimiques, climatiques et/ou physiques. Parmi celles-ci, il est important de considérer la hausse des températures liée au changement climatique. En milieux lotiques, l’activité microbienne est principalement assurée par les biofilms périphytiques. Si les effets des métaux sur les biofilms microbiens sont assez connus, il existe peu de données concernant l’influence des variations thermiques sur l’impact de ces polluants sur ces communautés. Dans ce contexte, l’objectif de notre étude est d’étudier en microcosmes, l’influence d’une hausse de température sur la réponse de biofilms phototrophes de rivière à une exposition chronique au cuivre (environ 15 µg/L). Des communautés hivernales, prélevées dans une eau à 8°C, ont été soumises pendant 6 semaines à quatre niveaux thermiques, en présence ou non du toxique. A la température du milieu (8°C), nos résultats confirment l’impact chronique du cuivre, tant au niveau structurel (biomasse, répartition des groupes algaux, composition diatomique) que fonctionnel (potentiel photosynthétique), durant toute la durée du suivi. A températures plus élevées (13, 18 et 23°C), les effets sont transitoires et variables suivant les paramètres mesurés, la température représentant généralement un facteur de forçage le plus important. L’analyse statistique met en évidence une interaction marquée entre ce facteur et le niveau d’exposition au cuivre. Il est donc nécessaire d’appréhender ces interactions afin de mieux comprendre l’impact écotoxicologique des toxiques métalliques dans un contexte de hausse thermique et plus généralement dans des environnements multistress.