Calage et validation d’un modèle dynamique pour décrire l’élimination des micropolluants par le procédé boues activées (ARMISTIQ – Action C) - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2014

Calage et validation d’un modèle dynamique pour décrire l’élimination des micropolluants par le procédé boues activées (ARMISTIQ – Action C)

Résumé

Activated sludge process operated at low loading-rate (extended aeration) is usually designed to remove macropollutants (carbon and nitrogen, particular and dissolved forms). They significantly remove several micropollutants from wastewater. But, for some of them, the removal efficiency is variable. The action C of ARMISTIQ project has provided a dynamic model describing the removal of micropolluants through activated sludge process. It has shown that existing wastewater treatment plants could be optimized for the removal of some micropollutants. We have investigated the sorption and biodegradation pathways of micropollutants occurring in biological sludge. The experimental design involved sampling at a domestic wastewater treatment plant (WWTP) (2900 PE, separate sewer) and pilot-scale experiments. Five families of micropollutants, with various physicochemical properties, were studied: 11 metals, 14 pharmaceuticals, 19 polycyclic aromatic hydrocarbons (PAHs), 5 alkylphenols (AKPs) and 4 pesticides. The measurement of the concentrations of metals in raw wastewaters has shown that the concentrations were relatively stable and reached several µg/L. The concentrations of organic micropollutants were more variable, and remained below 10 µg/L, except for ibuprofene and paracetamol. 32 micropolluants were removed by the plant with a removal rate of at least 70 %. The removal was performed by biodegradation only for 8 micropollutants. The removal efficiencies were slightly influenced by the operating conditions of the WWTP (temperature, suspended solids and aerobic time in the bioreactor). Nonetheless, for 7 micropolluants the removal efficiency increased while the concentrations in raw wastewaters increased (metoprolol, bisoprolol, propranolol, amitriptyline, diclofenac, acenaphtylene, nonylphenol di-éthoxylate). The pilot-scale experiments allowed measuring partition coefficients (Kd) and biodegradation kinetics constants (kbiol) under controlled conditions, in reactors filled with sludge and spiked with micropollutants. We have measured Kd for 22 micropollutants and biodegradation kinetics constants for 13 micropolluants. Biodegradation is carried out under aerobic condition and by cometabolism through the biological conversion of carbon and nitrogen substrates. A dynamic model was proposed. It was calibrated with the data collected at the full-scale plant and the pilot-scale experiment. This model simulates the concentrations of micropollutants in the effluent and in the sludge of the WWTP, taking into account the concentrations in the influent and the applied operating conditions (temperature, suspended solids, aerobic time). This numerical tool predicts a supplementary reduction of micropollutants in the effluent for several pharmaceuticals, mainly via the increase of sludge concentration and the aerobic time in the bioreactor. Higher concentration in suspended solids, aerobic time and temperature in the bioreactor could increase the removal of 12 micropolluants (acebutolol, amitriptyline, atenolol, betaxolol, bisoprolol, bromazepam, diclofenac, ibuprofene, metoprolol, paracetamol, propranolol, sulfamethoxazole).
Les procédés biologiques d’épuration comme les boues activées en aération prolongée sont conçus pour éliminer les macropolluants (pollution carbonée et azotée, dissoute et particulaire). Ils éliminent aussi une grande part des micropolluants présents dans les eaux usées, mais pour certains l'élimination est très variable. L’action C du projet ARMISTIQ a élaboré un modèle dynamique décrivant l’élimination des micropolluants au sein du procédé boues activées et montre une optimisation possible de l’élimination pour certains micropolluants dans les installations d’épuration existantes. Les mécanismes de sorption et de biodégradation ont été spécifiquement étudiés. La démarche expérimentale reposait sur le suivi des performances d’une station de traitement des eaux usées (STEU) domestiques (2900 EH, réseau séparatif) et sur des expérimentations à l’échelle pilote. Cinq familles de substances aux propriétés physico-chimiques différentes ont été étudiées : 11 métaux, 14 médicaments, 19 hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), 5 alkylphénols (AKP) et 4 pesticides. Le suivi sur une année des eaux usées brutes de la STEU montre que les concentrations en métaux, relativement stables, peuvent atteindre plusieurs centaines de µg/L, alors que les concentrations des micropolluants organiques, ont une variabilité plus importante et restent inférieures à 10 µg/L (sauf pour l’ibuprofène et le paracétamol). Trente-deux des 53 micropolluants recherchés sont éliminés de la file eau de la STEU à plus de 70 % ; l’élimination s’effectue uniquement par biodégradation pour 8 d’entre eux. Les rendements d’élimination sont relativement peu influencés par les conditions de fonctionnement de la STEU que nous avons étudié (température, concentration en matières en suspension, et durée de présence d’oxygène dans le bassin d’aération). Cependant, pour 7 micropolluants les rendements d’élimination augmentent avec les concentrations dans les eaux usées brutes (métoprolol, bisoprolol, propranolol, amitriptyline, diclofénac, acénaphtylène, nonylphénol di-éthoxylate). Les essais à l’échelle pilote ont été menés en conditions contrôlées utilisant des réacteurs fermés avec dopage de boues en micropolluants. Ces essais visaient à déterminer les coefficients de partition (notés Kd) et les constantes cinétiques de biodégradation (notées kbiol). Nous avons ainsi calculé des valeurs de Kd pour 22 micropolluants et des valeurs de kbiol pour 13 micropolluants. La biodégradation est réalisée en condition aérobie et par cométabolisme lors de la biodégradation de la pollution carboné et azotée simultanément. Un modèle dynamique, calé à partir des données obtenues aux deux échelles d’étude, est proposé. Ce modèle simule les concentrations en micropolluants dans les eaux usées traitées et les boues, et ce en fonction des concentrations de l’eau usée brute et des conditions de fonctionnement de la STEU (température, concentration en matières en suspension, durée de présence d’oxygène). Cet outil permet de prédire qu’une réduction supplémentaire des concentrations dans les eaux usées traitées est envisageable pour une douzaine de substances pharmaceutiques (acébutolol, amitriptyline, aténolol, bêtaxolol, bisoprolol, bromazépam, diclofénac, ibuprofène, métoprolol, paracétamol, propranolol, sulfaméthoxazole) principalement via l’augmentation de la concentration en boues, de la durée de présence d’oxygène ou de la température du bassin d’aération.
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Dates et versions

hal-02600026 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Maxime Pomies, J.M. Choubert, H. Budzinski, K. Le Ménach, M. Esperanza, et al.. Calage et validation d’un modèle dynamique pour décrire l’élimination des micropolluants par le procédé boues activées (ARMISTIQ – Action C). [Rapport de recherche] irstea. 2014, pp.69. ⟨hal-02600026⟩
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