Le tourisme est un secteur économique caractérisé par une importante concentration spatiale tant à l’échelle internationale que nationale. Ainsi, en France, les régions Paris - Ile de France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes regroupent à elles seules plus de la moitié des nuitées en hôtellerie de tourisme. Cette concentration géographique tient pour une large part à l’attractivité de certaines ressources emblématiques, telles que le littoral et la montagne, et plus largement à l’inégale répartition des aménités touristiques. Néanmoins, au-delà de ce premier facteur explicatif, on peut supposer que la concentration géographique des entreprises touristiques découle également de la présence d’économies d’agglomération, qui entretiennent un phénomène cumulatif de développement touristique. Longtemps considérée comme une boîte noire de la théorie économique, la question des interactions économiques entre firmes proches fait maintenant l’objet d’une littérature théorique et empirique abondante. Elle reste cependant principalement appliquée à l’analyse de la concentration industrielle et n’est que rarement traitée dans le cas du tourisme. L’objectif de cette communication est d’analyser l’influence du tissu formé par les entreprises touristiques sur le développement touristique d’un territoire. Elle propose, dans un premier temps, une grille d’analyse des interactions spatiales entre entreprises touristiques et, dans un deuxième temps, une analyse économétrique sur données nationales.