Depuis 2008, les auteures réalisent un suivi sociologique de la construction politique du Parc National des Calanques (PNCal), ses usages sociaux et ses controverses environnementales. Initié dans le cadre de deux programmes de recherche, l’un (APR CDE) relatif au processus de concertation visant la création du PnCal , l’autre (APR LITEAU) concernant la fréquentation terrestre et marine du territoire du futur PnCal , ce travail se poursuit dans le cadre d’un projet en cours, EFFIJIE. EFFIJIE met au c½ur de l’analyse la question de « l’effort environnemental » demandé par la puissance publique et/ou concédé par les différents riverains et usagers du PnCal au nom de la protection de l’environnement. L’effort environnemental se définit comme la contribution, socialement différenciée et potentiellement inéquitable, des acteurs sociaux aux politiques publiques de protection de l’environnement (Deldreve et Candau 2014). Il peut notamment prendre la forme de limitations d’accès à un espace protégé, de régulations ou d’interdictions de certaines pratiques, de paiements de droits d’accès. Les enjeux relatifs à l’effort environnemental en tant que forme spécifique d’inégalité sociale sont exacerbés ici. Non seulement la frontière entre le PnCal et Marseille, ville pluriethnique marquée par de fortes inégalités sociales et spatiales, est particulièrement poreuse, mais en plus, cette « seconde ville de France » en général, et ses quartiers populaires en particulier, souffrent d’un déficit chronique d’espaces publics verts et balnéaires (Hérat 2010, 2012, Claeys et al. 2012).