Gradients coeur-périphérie des communautés floristiques forestières : une question d’écologie du paysage, d’écologie historique ou des deux ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Periphery-to-core gradient of forest plant communities: a matter of landscape ecology, historical ecology or both?

Gradients coeur-périphérie des communautés floristiques forestières : une question d’écologie du paysage, d’écologie historique ou des deux ?

Résumé

Les gradients d’abondance d’espèces depuis la périphérie vers le coeur des massifs forestiers (ou effet lisière) sont souvent considérés comme le résultat de filtres environnementaux. Nous avons testé l’hypothèse que les changements passés du paysage, i.e. l’usage ancien du sol et la distribution spatiale des forêts anciennes (sans défrichement depuis 1830) et des forêts récentes (défrichée pour être cultivée ou pâturée avant 1830 puis reboisé depuis) au sein des massifs forestiers actuels, expliquaient mieux ces gradients. Nous avons compilé sur 11936 relevés floristiques de la moitié nord de la France des données climatiques, pédologiques et dendrométriques, l’ancien usage du sol et des variables paysagères actuelles et passées, en utilisant les BD IGN-Ifn et les cartes d’État-major de 1830. Nous avons analysé par régression logistique la réponse de 181 plantes de sous-bois à l’usage ancien du sol et au paysage actuel et passé, tout en contrôlant les autres sources de variation (sol, climat, peuplement). Nous montrons que les forêts récentes sont situées en moyenne à plus faible distance de la lisière actuelle du massif que les forêts anciennes. La réponse des espèces à la distance à la lisière actuelle correspond à leur réponse à l’usage ancien du sol : les espèces de coeur préfèrent les forêts anciennes et les espèces de périphérie les forêts récentes. La distance à la lisière forestière de 1830 explique mieux la distribution des espèces que la distance à la lisière actuelle ou que l'usage ancien du sol. Le gradient coeur-périphérie des plantes de sous-bois est donc bien expliqué par le paysage passé et les processus de colonisation et de recrutement. Cela suggère que les différences de composition des communautés entre l’intérieur et la périphérie des massifs forestiers sont davantage liées à une limitation par la dispersion et à la compétition qu’à des filtres environnementaux.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02602168 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Laurent Bergès, Lucie Arnaudet, Frédéric Archaux, C. Avon, Sandrine Chauchard, et al.. Gradients coeur-périphérie des communautés floristiques forestières : une question d’écologie du paysage, d’écologie historique ou des deux ?. Ecoveg11- 11ème Colloque d’Écologie des Communautés Végétales, Mar 2015, Nancy, France. ⟨hal-02602168⟩

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