CONstruction SOciale et REgulation des projets forestiers (CONSORE) volet 1 : Bois énergie et développement territorial en Aquitaine - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2015

Wood biomass and regional development

CONstruction SOciale et REgulation des projets forestiers (CONSORE) volet 1 : Bois énergie et développement territorial en Aquitaine

Résumé

Le volet 1 du rapport final du projet CONSORE comporte 5 chapitres. Le chapitre 1 revient sur plusieurs fondements économiques du développement territorial du BE. Les chapitres 2 et 3 examinent plus particulièrement le caractère multi-scalaire des processus à l’½uvre, avec d’une part, le travail politique entrepris par les papetiers dans le cadre de la mise en ½uvre du plan « Energie Climat » et, d’autre part, une analyse de la politique bois énergie à l’aune de la coévolution des politiques et énergétiques et forestières. Les chapitres 4 et 5 analysent les comportements des propriétaires forestiers, acteurs clefs s’il en est de la mobilisation. Deux zones d’études sont comparées dans ce cadre, une au sein du massif Gascon, l’autre à l’extérieur de celui-ci (propriétaires du Sud Adour). Parmi les éléments à retenir en Aquitaine, le BE a connu une croissance accélérée ces dernières années. En l’absence d’observatoire disponible au moment de l’étude, notre propre base nous a permis d’évaluer une demande annuelle supérieure à 1,2 millions à la fin 2012. L’analyse de la structure confirme tout d’abord la forte concentration de la consommation entre quelques gros industriels de la filière bois papier, en même temps qu’elle souligne une réelle diversité des trajectoires. Certaines zones pourtant bien « dotées » sur le plan forestier (notamment dans les Pyrénées Atlantiques) restent à l’écart de ce développement, tandis que d’autres, au contraire, révèlent des situations où les acteurs innovent afin de s’accommoder de contextes a priori peu favorables. Plusieurs des projets que nous avons rencontrés semblent effectivement avoir activé des ressorts territoriaux (Dordogne, entre deux Mer, Massif Landais…). En mobilisant différentes formes de proximité, les acteurs impliqués ont progressivement élaboré des « ressources spécifiques » à partir desquelles ils ont pu assoir leur développement. Cette « spécificité » a parfois trouvé à s’incarner dans des actifs forestiers, mais pas toujours. Dans ce contexte, la construction territoriale n’est pas l’apanage du tertiaire puisque des industriels (au sein de la filière bois papier y compris) s’inscrivent tout à fait dans cette veine. A l’inverse, de plus en plus de projets tertiaires (dans les grands centres urbains) se tournent vers des stratégies privilégiant la généricité, ce qui tendrait à affaiblir leurs liens potentiels avec les territoires environnants. La relation supposée vertueuse entre le développement territorial et le développement soutenable est loin d’être acquise, car les exigences en termes de qualité et de performance énergétique peuvent aller à l’encontre des leviers territoriaux. Dans ce contexte, l’atout de la proximité (de l’approvisionnement) peut « sauter » face aux impératifs de la transition énergétique. De même, certaines stratégies locales freinent voire empêchent l’entrée de nouveaux arrivants. Les échelles pertinentes de l’analyse vont bien aux delà de la question des rayons d’approvisionnement car les acteurs mobilisent des ressources (cognitives, institutionnelles, financières…) disponibles à d’autres niveaux. De nouveau, ces phénomènes ont été mis en évidence aussi bien dans l’industrie (cas du travail politique des papetiers Landais) que dans le tertiaire (Plan Bois Energie de la Dordogne). Ces organisations multi-scalaires sont, de plus, évolutives, ce qui contraint parfois les acteurs à redéfinir leurs stratégies au gré des changements plus ou moins anticipés. En témoigne l’évolution des politiques de soutien à la production de chaleur renouvelable : si les premières expérimentations accordaient une large place à la co-construction des initiatives par les territoires (comme nous l’avons constaté en Dordogne), ce processus a conduit à la création (au niveau national) d’un dispositif (le Fond Chaleur) nettement plus axé aujourd’hui sur les notions de performances environnementales et économiques. Enfin, force est de constater que le développement du BE en Aquitaine est aujourd’hui largement impulsé par la demande et que les sylviculteurs restent en retrait. Les freins constatés sont autant d’ordre individuels (mauvaise image du BE, définition technico économique, manque de visibilité) qu’organisationnel (hétérogénéité des acteurs, structuration défavorable des débouchés, opacité des transactions). Dans ces conditions, les propriétaires sont souvent amenés à agir dans un environnement dont les contours ont été façonnés par d’autres acteurs qu’eux-mêmes et dont les intérêts leur échappent.

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hal-02602243 , version 1 (16-05-2020)

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Citer

Elodie Brahic, Philippe Deuffic, J.Y. Puyo, Arnaud Sergent, Jeoffrey Dehez, et al.. CONstruction SOciale et REgulation des projets forestiers (CONSORE) volet 1 : Bois énergie et développement territorial en Aquitaine. [Rapport de recherche] irstea. 2015, pp.227. ⟨hal-02602243⟩
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