CONstruction SOciale et REgulation des projets forestiers (CONSORE) volet 2 : Cadre de vie et loisirs en forêt d'Aquitaine : une demande de « spécificités » - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2015

Aquitaine Forest, recreation and demand specification

CONstruction SOciale et REgulation des projets forestiers (CONSORE) volet 2 : Cadre de vie et loisirs en forêt d'Aquitaine : une demande de « spécificités »

Résumé

Nous pensons qu’une meilleure connaissance des usagers, de leurs attentes et de leurs comportements constitue une étape incontournable de la réflexion sur l’organisation de la fréquentation des forêts. Le volet 2 du projet CONSORE se focalise par conséquent sur cet aspect, en développant pour cela une lecture territoriale. De ce fait, nous accordons une attention particulière aux formes d’ancrage local ainsi qu’aux singularités spatiales. Ce second volet du rapport est constitué de trois chapitres. Le premier rappelle les concepts et théories mobilisés tandis que les deux suivants alimentent le volet empirique. La forme retenue témoigne d’une volonté de construction pluridisciplinaire (notamment entre économie et géographie). Parmi les éléments à retenir : L’attachement des usagers à des espaces forestiers n’est certainement pas réservé aux sites emblématiques, présentant des caractéristiques remarquables voire uniques (à l’instar de la Dune du Pilat ou de la forêt d’Iraty en Aquitaine). Au contraire, on peut tout autant déceler l’existence de liens privilégiés avec des espaces que l’on qualifierait volontiers « d’ordinaires ». Plusieurs de ces caractères pourraient, à terme, constituer des ressorts territoriaux pour l’élaboration de projets de gestion « partagés ». Cela supposerait toutefois de s’appuyer sur d’autres repères que les références institutionnelles usuelles (propriétaire, statut, limites…). En Aquitaine, la demande de loisirs en forêt affiche quelques tendances de fond. Premièrement, sa popularité ne se dément pas puisque, en 2012, plus de 6 habitants sur 10 déclaraient toujours se rendre en forêt durant leur temps libre. Promenade, observation, repos et détente en famille restent des activités plébiscitées sur des espaces situés, en moyenne, à 20 minutes de chez soi. Les facteurs d’attractivités empruntent volontiers à des registres « non forestiers » (eau, littoral, montagne, propreté…) pour définir à cette occasion des espaces « mixtes ». Dans le même ordre d’idée, les paysages diversifiés reçoivent la plus forte adhésion, avec une préférence marquée pour les espèces feuillues (même au sein du massif Landais !). Les singularités socio-spatiales ne doivent pas être négligées pour autant et ce, bien que les mécanismes sous-jacents apparaissent encore relativement flous. Ainsi, les préférences s’exprimeraient sur des objets différents en fonction des échelles considérées : la forêt conçue à l’échelle des massifs et des départements n’a pas les mêmes contours ni les mêmes attributs que la forêt « d’à côté ». De même, l’influence de la proximité physique demeure ambigüe : pour preuve, 1 individu sur 5 qui déclare « habiter en forêt » prétend ne jamais s’y rendre ! Ceci dit, la forêt riveraine semble bel et bien faire l’objet d’une relation spécifique que nous avons cherché à approfondir. Ainsi, la « forêt de proximité » serait considérée comme un véritable patrimoine du quotidien. Selon les interviewés, on doit conserver ce patrimoine forestier même s’il n’est pas protégé juridiquement. Le rapport à la forêt des riverains est ainsi, moins marqué par de grandes valeurs écologiques (réserve de carbone, protection de la biodiversité, …) que par des valeurs d’ambiance et d’esthétisme « ordinaire ». Les riverains considèrent positivement le fait d’habiter dans un entre-deux périurbain : ni tout à fait en centre-ville ni tout à fait dans des espaces naturels « sauvages ». La cohabitation induit également une façon de vivre avec la forêt, tout particulièrement dans la façon dont les habitants pratiquent le voisinage entre le jardin de la parcelle urbanisée et la forêt de proximité. Enfin, si l’ampleur de la demande d’un « cadre de vie forestier » est forte, c’est que la forêt est considérée, par les riverains, comme un véritable espace public, où le propriétaire forestier est d’autant moins connu que la forêt est ouverte, sans limites entre les propriétés. Mais plus que l’exploitation forestière, c’est la menace de l’urbanisation développée par les communes ou les propriétaires privés qui inquiète. Il existe donc une forte réticence aux défrichements malgré un sentiment de résignation (les riverains sont conscients qu’ils ne possèdent pas la forêt).

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hal-02602245 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

C. Bouisset, I. Degremont, Sandrine Lyser, Jeoffrey Dehez, Jeoffrey Dehez. CONstruction SOciale et REgulation des projets forestiers (CONSORE) volet 2 : Cadre de vie et loisirs en forêt d'Aquitaine : une demande de « spécificités ». [Rapport de recherche] irstea. 2015, pp.135. ⟨hal-02602245⟩
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