La petite massette (Typha minima Funck) est une espèce pionnière, héliophile colonisant les berges des contreforts montagnards des climats tempérés. Cette espèce a régressé de plus de 80% sur l’arc Alpin et les populations les plus importantes sont actuellement situées sur les berges des grands cours d’eau des Alpes Françaises : Arve, Durance et Isère. Avec l’anthropisation croissante des rivières, T. minima souffre d’être régulièrement impactée par des grands travaux d’aménagements, et de moins bénéficier de conditions favorables à la création de son habitat (crues, transports de sédiments). Dans un premier temps nous ferons un état des lieux des aménagements ayant concerné T. minima et des mesures proposées et mises en oeuvre pour éviter/réduire/compenser les impacts sur cette espèce ainsi que leurs apports pour sa connaissance. Puis nous approfondirons le cas du projet « Isère amont », porté par le Symbhi, prévoyant l’aménagement hydraulique et environnemental de la vallée du Grésivaudan entre Pontcharra et Grenoble. Nous ferons un bilan des suivis et des essais de restauration des populations, mesures d’accompagnement réalisées en complément des opérations de restauration d’un espace de liberté de la rivière – banc, bras secondaire, recul de digue. Afin de préciser la niche écologique des populations naturelles de T. minima, nous avons mesuré les conditions biotiques et abiotiques dans et en dehors des stations : position dans les méandres, pente des berges, altitude par rapport au niveau de l'Isère et végétation présente dans les zones de présence et d'absence de T. minima. Afin d’optimiser les méthodes de restauration des populations impactées, nous avons comparé les fréquences des tiges ainsi que les élongations racinaires de T. minima sur 3 types de transplantation sur des bancs : plants en conteneurs, en godets et en racines nues. Nous discuterons des perspectives d’application de ces résultats pour la conservation de cette espèce.