Depuis quelques années, une technologie appelée procédé Organica est commercialisée en France par Véolia (OTV et MSE). On dénombre à ce jour plus de 25 installations en fonctionnement. Ce procédé est présenté comme la combinaison dans un même bassin d’une technologie culture libre de type SBR (Sequencing Batch Reactor), associée à une biomasse fixée sur le système racinaire des plantes (tropicales ou non) implantées à la surface des réacteurs biologiques et protégées sous une serre en métropole. De plus, la filière SBR est spécifique puisqu’elle est composée de trois réacteurs en série avec recirculation des nitrates en tête vers la zone anoxie. D’après le constructeur, cette combinaison culture libre/culture fixée associée à des végétaux apporte un gain sur de nombreux paramètres de fonctionnement, comme une stabilité des performances, une diminution de la production de boue, une réduction d’apport de produits chimiques,…... L’équipe Epure d’Irstea Lyon-Villeurbanne, en collaboration avec les agences de l’eau Adour-Garonne et Rhône Méditerranée Corse, a étudié le procédé de façon poussée sur deux sites afin de disposer de données techniques et scientifiques objectives sur son dimensionnement, son fonctionnement et ses performances et répondre aux interrogations que se pose l’ensemble de la profession. Les premiers résultats montrent que le procédé Organica nécessite l’implantation d’un bassin tampon bien dimensionné et qu’il est principalement un procédé SBR en culture libre équipée d’une zone d’anoxie. En effet, la culture fixée au système racinaire est faible, représentant au maximum 10% de la biomasse présente dans le système, et n’est pas prise en compte lors du dimensionnement (Cm, production de boues, apport d’oxygène). Lors d’observations microscopiques, les boues sont composées d’une faune diversifiée de type boue activée classique pour une charge massique identique. Les résultats de mesures obtenus sur sites pour un taux de charge de 60 % montrent des performances de traitement du carbone et de l’azote conforment à celles attendues avec des concentrations en MES relativement faibles. La dénitrification est réalisée dans la zone d’anoxie mais aussi au sein du réacteur aérobie en phase de non aération et lors de la phase de décantation. Une déphosphatation biologique au niveau de la zone anoxie est également observée sur ces installations. Les consommations spécifiques mesurées sont de 4.6 et 5.9 KW / kg DBO5 éliminée .j suivant le site. Les volumes d’’eau potable utilisés pour la serre (nettoyage et brumisation des plantes) varient en fonction de l’implantation géographique du site et des réglages choisis de 0.35% (9.55 m3) à 32% (334 m3) de la consommation totale annuelle de l’installation. Les contraintes d’exploitation identifiées sont celles d’un SBR additionnées à celles liées à la serre et aux végétaux (taille, traitement, nettoyage). Au niveau investissement, le choix de ce procédé implique un surcoût de l’ordre de 10 à 15% comparé à un SBR classique. Enfin, la présence d’une serre « botanique » sur les bassins permet incontestablement une insertion environnementale et paysagère des installations, améliorant fortement l’image du traitement des eaux pour le voisinage et les collectivités.