Depuis plusieurs années, l'usage intensif de pesticides a causé de nombreux problèmes à l'environnement, faisant des pesticides des polluants majeurs des écosystèmes aquatiques (Aydinalp & Porca 2004). Parmi les indicateurs biologiques, les biomarqueurs doivent être développés en raison de leur capacité à révéler précocement des effets toxiques sur les organismes vivants. Le but de cette étude est d'évaluer les spécificités/sensibilités des profils d'acides gras (composition en acides gras saturés, insaturés et polyinsaturés par chromatographie gazeuse couplée à un détecteur à ionisation de flamme) des diatomées en comparaison avec des descripteurs d'effet « classiques » (inhibition de la photosynthèse, croissance, analyses génétiques). Des cultures de la diatomée d'eau douce Gomphonema gracile sont soumises séparément à 3 pesticides ayant des cibles cellulaires différentes, à une concentration environnementale et une concentration plus élevée (diuron et Smétolachlore, C1= 1 µg/L et C2= 10 µg/L ; glyphosate, C1= 5 µg/L and C2= 50 µg/L). Les diatomées sont exposées durant leur phase de croissance exponentielle à une température et une intensité lumineuse respectivement de 17°C et 67 µmol.m-2.s-1. Après une semaine d'exposition, la composition des diatomées en acides gras est déterminée en parallèle des descripteurs « classiques ». Tandis que les effets des pesticides sur les descripteurs « classiques » sont pas ou peu sensibles, notamment aux plus faibles concentrations d'exposition, certains profils d'acides gras semblent être spécifiques à la nature de la contamination chimique. A l'heure actuelle des analyses approfondies des acides gras sont encore en cours. Finalement, cette étude fournit une base pour l'utilisation de la composition en acides gras des diatomées comme biomarqueur de la contamination toxique des eaux douces.