Une évaluation multicritère des performances socio-économiques et environnementale d'exploitations viticoles bordelaises dans le cadre de la transition agroécologique - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

A multi-criteria assessment of the socio-economic and environmental performance of Bordeaux wine farms in the context of the agroecological transition

Une évaluation multicritère des performances socio-économiques et environnementale d'exploitations viticoles bordelaises dans le cadre de la transition agroécologique

Résumé

The evolution of productivity in agriculture, to meet the food needs of population growth, and that of the necessary qualitative protection of fruit in the case of vineyards and orchards in particular, has been made for almost half a century by a massive and often excessive use of phytosanitary products, in addition to that of fertilizers. The objective was the fight against cryptogams and plant pests and the management of weed competition harmful to the level of agricultural production. These pesticides, easy to use and very effective, were applied during this period in a systematic way according to recommendations, generally against agronomic and ecological considerations. Their excessive use finds its consequences in the contamination of ecosystems and particularly hydrosystems and soils. Transfers of pesticides of agricultural origin, mainly from the spreading plots to rivers, are known. The toxicity of the molecules to users, consumers, and biotic environments is now proven. Pesticides thus have deleterious effects (direct and indirect) for many non-target organisms in the receiving environment. Despite all the public policy actions implemented to reduce their use, the findings of pollution of aquatic environments regularly published following summaries of the various actors on the ground (Water agencies, Regional health agencies) present a very fraught with this recurring situation in recent decades. The results of the national consultation on the environmental issue within the framework of the Grenelle de l'Environnement have been translated, with regard to the protection of natural environments, in the law n ° 2009-967 of programming, with an objective of significant reduction (initially half) of the quantities of plant protection products in ten years. The law targeted as a priority the protection of the 500 catchments most threatened by diffuse pollution. These provisions have been implemented within the framework of the French Interministerial Plan Ecophyto. Such a political orientation with a view to moving from a global productivist system to a more sustainable system requires profound changes in phytosanitary protection practices and more generally in production. At the end of 2012, the Minister in charge of Agriculture launched the agroecological project for France by targeting the return of agronomy to the heart of the processes, in connection with taking Ecology into account in order to best enhance agroecosystems . The Ecophyto plan has been reinforced in order to achieve the expected reduction in pesticides. The PhytoCOTE research project, which started in mid-2015 for a period of four years, is an offshoot of the "Pesticides" group from the LabEx COTE of the University of Bordeaux. Its objective is to implement research work in an original integration process, relating to the use of pesticides in agrosystems, their transfers in related ecosystems, bioaccumulation and their potential toxicity along the continuum. agricultural ecosystem - estuarine ecosystem; as well as the evaluation of the effects of changes in practices by modeling different scenarios. The multiple scientific approaches of this project justify a multidisciplinary intervention (agronomy, environmental chemistry, hydrobiology, ecology, ecotoxicology, socio-economics). Concerning more particularly the agronomic axis presented in this paper, the work aimed primarily at characterizing agricultural / viticultural practices and particularly the anthropogenic phytosanitary pressure on vineyard plots in the study area located in Blayais (right bank of the 'Gironde estuary). The analysis of agricultural management methods (conventional, agrobiology, agroecology, etc.) and that of farmers' decision-making behavior with regard to the choice of treatments aims to anticipate the capacity of wine-growers to change their practices, or even management method in the future. An assessment of the socio-economic and environmental performance of around 40 professional vineyards was conducted by a multi-criteria analysis for decision support (models from the ELECTRE family) on the basis of seven weighted criteria: the economic profitability of the vineyard, the risk of ecotoxicity of the products used, the pressure exerted by the use of pesticides, the degree of implementation of agroecological practices, the quality of phytosanitary spraying in relation to impacts on ecosystems, the burden of viticultural work, the complexity of the production system. The first results show a higher level of performance for farms that ensure good control of phytosanitary inputs and agroecological practices, without at this stage having integrated all the aspects of an agroecological approach. A simulation of the scenarios for changes in practices (intensification of agroecological practices, reduction in phytosanitary pressure, etc.) is being finalized. This work will be the subject of a promotion and transfer approach with professional players (farmers-wine-growers-advisers) in order to be able to lead to a strong trend of significant reduction in the use of pesticides in the vineyard
L'évolution de la productivité en agriculture, pour répondre aux besoins alimentaires de la croissance démographique, et celle de la nécessaire protection qualitative des fruits dans le cas des vignobles et des vergers notamment, s'est faite durant quasiment un demi-siècle par l'usage massif et souvent excessif de produits phytosanitaires, outre celui des fertilisants. L'objectif était la lutte contre les cryptogames et les ravageurs des plantes et la gestion de la concurrence des adventices préjudiciables au niveau de production agricole. Ces pesticides, faciles à utiliser et très efficaces, ont été appliqués durant cette période de façon systématique suivant des recommandations, généralement à l'encontre de considérations agronomiques et écologiques. Leur usage excessif trouve ses conséquences dans la contamination des écosystèmes et particulièrement les hydrosystèmes et les sols. Les transferts des pesticides d'origine agricole essentiellement depuis les parcelles d'épandage vers les cours d'eau, sont connus. La toxicité des molécules pour les utilisateurs, les consommateurs, et les milieux biotiques est désormais avérée. Les pesticides ont ainsi des effets délétères (directs et indirects) pour de nombreux organismes non cibles des milieux récepteurs. Malgré toutes les actions de politiques publiques mises en oeuvre pour réduire leurs usages, les constats de la pollution des milieux aquatiques régulièrement publiés suite aux synthèses des différents acteurs sur le terrain (Agences de l'eau, Agences Régionales de santé) présentent un bilan très lourd de cette situation récurrente depuis les dernières décennies. Les résultats de la consultation nationale sur la problématique environnementale dans le cadre du Grenelle de l'Environnement ont été traduits, en ce qui concerne la protection des milieux naturels, dans la loi n° 2009-967 de programmation, avec un objectif de réduction significative (initialement de moitié) des quantités de produits phytopharmaceutiques en dix ans. La loi a ciblé prioritairement la protection des 500 captages les plus menacés par les pollutions diffuses. Ces dispositions ont été mises en oeuvre dans le cadre du Plan Interministériel français Ecophyto. Une telle orientation politique en vue de passer d'un système global productiviste à un système plus durable nécessite de profondes mutations dans les pratiques de protection phytosanitaire et de façon plus globale de production. Fin 2012, le Ministre en charge de l'Agriculture a lancé le projet agroécologique pour la France en ciblant le retour de l'agronomie au coeur des processus, en relation avec la prise en compte de l'Écologie afin de valoriser au mieux les agroécosystèmes. Le plan Ecophyto a été renforcé afin d'aboutir à la réduction attendue des pesticides. Le projet de recherche PhytoCOTE qui a débuté mi-2015 pour une période de quatre ans, est une émanation du groupe "Pesticides" du LabEx COTE de l'Université de Bordeaux. Il a pour objectif de mettre en oeuvre des travaux de recherche dans une démarche originale d'intégration, relatifs à l'usage des pesticides dans les agrosystèmes, à leurs transferts dans les écosystèmes connexes, à la bioaccumulation et à leur toxicité potentielle dans le continuum écosystème agricole - écosystème estuarien ; ainsi que l'évaluation des effets de changements de pratiques par modélisation de différents scenarii. Les multiples approches scientifiques de ce projet justifient une intervention pluridisciplinaire (agronomie, chimie environnementale, hydrobiologie, écologie, écotoxicologie, socio-économie). Concernant plus particulièrement l'axe agronomique présenté dans ce papier, les travaux visaient en premier lieu à caractériser les pratiques agricoles / viticoles et particulièrement la pression anthropique phytosanitaire sur des parcelles viticoles de la zone d'étude située dans le Blayais (rive droite de l'estuaire de la Gironde). L'analyse des modes de conduite agricole (conventionnel, agrobiologie, agroécologie,...) et celle du comportement décisionnel des agriculteurs face aux choix des traitements a pour but d'anticiper la capacité des viticulteurs à changer leurs pratiques, voire mode de conduite dans le futur. Une évaluation des performances socio-économiques et environnementales d'une quarantaine exploitations viticoles professionnelles a été conduite par une analyse multicritère pour l'aide à la décision (modèles de la famille ELECTRE) sur la base de sept critères pondérés : la rentabilité économique de l'exploitation viticole, le risque d'écotoxicité des produits utilisés, la pression exercée par l'usage des pesticides, le degré de mise en oeuvre des pratiques agroécologiques, la qualité de la pulvérisation phytosanitaire par rapport aux impacts sur les écosystèmes, la charge de travail viticole, la complexité du système de production. Les premiers résultats montrent un niveau de performance supérieur pour les exploitations qui assurent une bonne maîtrise des intrants phytosanitaires et des pratiques agroécologiques, sans pour autant à ce stade avoir intégré tous les aspects d'une démarche agroécologique. Une simulation des scenarii de changements des pratiques (intensification des pratiques agroécologiques, baisse de la pression phytosanitaire...) est en cours de finalisation. Ces travaux feront l'objet d'une démarche de valorisation et de transfert auprès des acteurs professionnels (agriculteurs-viticulteurs-conseillers) afin de pouvoir aboutir à une tendance forte de diminution significative des usages de pesticides dans le vignoble
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02610052 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Francis Macary, N. Aouadi, A. Alonso Ugaglia, L. Deliere, J.P. Roby. Une évaluation multicritère des performances socio-économiques et environnementale d'exploitations viticoles bordelaises dans le cadre de la transition agroécologique. 49e congrès du Groupe Français de recherche sur les Pesticides, May 2019, Montpellier, France. ⟨hal-02610052⟩
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