Formation et répartition des gains de productivité en élevage bovin viande. Qui sont les gagnants et les perdants sur les 35 dernières années ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Article Dans Une Revue La revue française de la recherche en viandes et produits carnés Année : 2018

Generation and distribution of productivity gains in beef cattle farming

Formation et répartition des gains de productivité en élevage bovin viande. Qui sont les gagnants et les perdants sur les 35 dernières années ?

Résumé

Thanks to the surplus accounting method, we measured the productivity gains and the combined effects of output and input price variation on Charolais beef cattle farmers’ income between 1980 and 2015. During this period, the total factor productivity has slightly grown at an average annual rate of 0.17% mainly due to a huge increase of labour productivity, while the productivity of all other factors decreased. We observed a decrease in farmers’ income, a slight drop in intermediate consumption prices, land rent and financial costs, and a high increase in public aids. Over the 36 years, with a share of nearly 64% of the global surplus, the downstream of the beef sector appears as the main beneficiary of these productivity gains through a decrease in agricultural product prices. Due to the aids and subsidies allocated to beef-cattle farmers, the state and the European Union are the main funders of this drop in prices and the farmers were the losers in the surplus distribution via a significant decrease in their income.
La méthode des comptes de surplus permet d’évaluer l’évolution de la productivité de l’ensemble des facteurs d’une entreprise et la répartition des gains de productivité entre les différents agents économiques. Nous avons appliqué cette méthode sur une base de données de 164 exploitations bovin allaitant du bassin Charolais de 1980 à 2015. Sur la période de 36 ans, le Surplus Global de Productivité (SPG) cumulé s’accroît faiblement à un rythme de +0,17%/an. Ce faible accroissement du SPG est lié à la constante augmentation de la productivité du travail, alors que la productivité des autres facteurs régresse. Nous observons une baisse du revenu des exploitants, une très légère baisse du prix des consommations intermédiaires, auxquels s’ajoute une très forte augmentation des soutiens publics directs. L’ensemble de surplus économique cumulé a été captée à 64% par l’aval de la filière bovine sous forme de baisse de prix. Les bénéficiaires des gains de productivité en élevage bovin viande sont majoritairement les acteurs de l’aval de la filière, tandis que, de par les aides versées aux producteurs de bovin viande, l’Etat et l’Union européenne sont les principaux financeurs de cette baisse de prix des produits agricoles. La baisse du revenu des exploitants indique clairement qu’ils sont perdants dans cette répartition des gains de productivité.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02628264 , version 1 (26-05-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02628264 , version 1
  • PRODINRA : 429659

Citer

Patrick Veysset, Michel Lherm, Pierre Natier, Jean-Philippe Boussemart. Formation et répartition des gains de productivité en élevage bovin viande. Qui sont les gagnants et les perdants sur les 35 dernières années ?. La revue française de la recherche en viandes et produits carnés, 2018, 34, pp.1-5. ⟨hal-02628264⟩
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