Économie et innovation en protection raisonnée des céréales contre l’infestation par les insectes au stockage
Résumé
Une vaste campagne de prélèvements et d’analyses de grains dans les silos a permis de déterminer le niveau d’infestation en insectes (formes libres et formes cachées) des blés tendres en France. Plus du quart des échantillons (prélevés au printemps) présentent au moins un insecte, et l’espèce la plus fréquente et la plus abondante est le charançon du riz (Sitophilus oryzae). Par rapport à la précédente enquête de même nature (1977-1978), l’évolution la plus remarquable est l’augmentation en fréquence des capucins (Rhyzopertha dominica). Cette évolution peut s’expliquer par une utilisation importante des organophosphorés pour lutter contre les insectes alors que les capucins sont résistants à cette famille d’insecticides. Certains facteurs de risque d’infestation ont pu être identifiés : conception des bâtiments (les stocks à plat sont plus souvent infestés), absence de silothermométrie fixe, absence de traitement des locaux vides. Un diagnostic réalisé chez des organismes stockeurs français a révélé que la lutte contre les insectes restait encore essentiellement basée sur l’utilisation d’insecticides de contact. Les éléments de base de la lutte intégrée étaient peu connus par les opérateurs. Il n’y avait pas de suivi du niveau d’infestation, donc pas d’indicateur précis de pilotage. L’utilisation de pièges à insectes s’est avérée pourtant plus pertinente que l’échantillonnage à la canne-sonde, même pratiqué dans des zones favorables au développement des insectes. En termes de mesure préventive, des outils pour optimiser l’installation de ventilation de refroidissement des grains en cellule et sa conduite, ont été proposés, basés sur une « contrainte climatique » affinée par les données météorologiques locales. Concernant les mesures de lutte directe, aucune substance active candidate au remplacement des substances actuellement autorisées en France ne présente un niveau d’efficacité satisfaisant si elle est utilisée seule. Bien qu’ayant prouvé son efficacité, le potentiel de développement de la fumigation à la phosphine en France reste faible, en raison d’un manque d’étanchéité des silos et/ou du manque de personnel disponible pour réaliser les opérations de calfeutrage et de bâchage préalables à une fumigation sur des silos non étanches. La désinsectisation à la chaleur est une voie prometteuse, à titre de lutte corrective. Des ajustements doivent être faits pour adapter cette technique aux séchoirs à grains présents sur les silos en France (détermination d’une combinaison optimale (débit spécifique ×T°C × durée, par ex).
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