Les acteurs de la distribution. Quel rôle dans la gouvernance alimentaire territoriale ?
Résumé
Depuis la fin des années 1990, on observe un regain d’intérêt pour l’alimentation, aussi bien de la part des consommateurs, qui font preuve d’une attention toute particulière au contenu de leur assiette (Bricas et al., 2013), que de certains acteurs publics, qui investissent progressivement le champ alimentaire. Cette tendance se traduit notamment par la remise en cause du modèle agroalimentaire dominant qualifié d’«agroindustriel», globalisé et intensif (Rastoin et Ghersi, 2010), au profit du développement de nombreuses initiatives, orientées vers la relocalisation des activités de production et de distribution au sein des territoires. De telles initiatives constituent la base des «systèmes alimentaires alternatifs» (Deverre et Lamine, 2010), c’est-à-dire des systèmes qui visent à proposer des modèles de développement différents, orientés vers la recherche d’une plus grande durabilité. Ces initiatives sont cependant portées par une diversité d’acteurs (publics et privés, acteurs des filières et de la société civile, etc.). Elles sont également souvent atomisées et peu mises en cohérence, limitant ainsi leur développement et questionnant leur capacité à réellement porter une réorientation des systèmes alimentaires vers des modèles plus durables (Deverre et Lamine, 2010; Fournier et Touzard, 2014). C’est ce constat, en particulier, qui a conduit certains chercheurs à s’interroger sur les interactions et la coordination des relations entre les divers acteurs portant ces initiatives (Wiskerke, 2009; Renting et Wiskerke, 2010), c’est-à-dire sur des questions liées à la gouvernance de l’alimentation.
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