Le potentiel d’utilisation de la graminée modèle Brachypodium distachyon L. (Brachypodium) pour l’étude des interactions plante–pathogène est encore sous-utilisé. Les auteurs ont voulu identifier des régions génomiques du Brachypodium qui sont associées à la résistance quantitative à l’agent fongique de la rouille brachypode, Puccinia brachypodii. Les lignées fixées Bd3-1 et Bd1-1, lesquelles diffèrent en ce qui a trait à leur résistance au P. brachypodii, ont été croisées pour produire une population F2. Celle-ci a été évaluée pour sa réaction à un isolat virulent du P. brachypodii à la fois au stade plantule et aux stades plus avancés. Pour valider les résultats obtenus chez la F2, la résistance a été quantifiée chez des familles F3 dérivées d’individus F2 au cours de deux essais. Les évaluations de la maladie ont montré une ségrégation quantitative et transgressive. Une nouvelle carte génétique de marqueurs AFLP comprenant 203 locus et s’étendant sur 812 cM a été développée et ancrée à la séquence génomique grâce à des marqueurs SSR et SNP. Trois QTL de résistance à la rouille brachypode ont été identifiés sur les chromosomes 2, 3 et 4, et ils ont été détectés dans tous les essais. Ce travail constitue la première analyse d’un caractère quantitatif chez Brachypodium. La résistance au P. brachypodii est gouvernée par quelques QTL, deux agissant au stade plantule et un agissant à la fois au stade plantule et aux stades plus avancés. Les résultats obtenus offrent des perspectives pour élucider les bases moléculaires de la résistance quantitative aux agents fongiques des rouilles.