La cartographie des disciplines ou champs scientifiques, fondée sur des principes établis dans les années soixante-dix, a connu récemment un développement remarquable et les applications se multiplient avec les capacités de calcul. Nous examinons ici la convergence entre deux approches de cartographie thématique, fondées sur les citations et sur le lexique. Ces deux approches classiques sont utilisées couramment en sciences de l'information et leur comparaison/combinaison est séduisante car elles se fondent sur des arrière-plans sociologiques différents. Un même corpus sur le champ des nanosciences a été décomposé en thèmes de recherches, en utilisant une même technique de classification, séparément sur les deux réseaux. L'outil de comparaison est la table d'intersections des M classes (ici M=50) bâties de part et d'autre. Une exploitation visuelle classique de telles tables de contingence recourt à l'analyse de correspondance. Nous explorons ici un autre type de représentation, le réarrangement de la table d'intersection (ordonnancement ou bloc-sériation), conduisant à une pseudo-carte. L'intérêt de cette représentation pour confronter les deux classifications est discuté. Le résultat obtenu sur les nanosciences établit la convergence globale entre les deux représentations, que nous interprétons comme un argument fort en faveur de la fiabilité de la cartographie bibliométrique. Les différences mettent en lumière la complémentarité entre les deux approches. En rupture avec une posture infométrique radicale rencontrée dans la littérature récente, où les marqueurs terminologiques et les citations sont considérés comme des éléments "mixables", le dispositif proposé ici ne les mêle pas à un stade précoce, en respectant leurs logiques contrastées.