L’étude Séralini et ce qu’elle nous apprend sur la toxicologie réglementaire - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Natures Sciences Sociétés Année : 2013

The Séralini study and what it tells us about regulatory toxicology.

L’étude Séralini et ce qu’elle nous apprend sur la toxicologie réglementaire

David D. Demortain
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Résumé

The publication of a two-year study by Professor Séralini in Food and Chemical Toxicology in September 2012 assessing the toxicity of NK603 and Roundup in rats, as much as its unanimous rejection by GM risk assessment experts and agencies such as EFSA or ANSES, reveal the work and stakes involved in demarcating the knowledge that is considered relevant in evaluating risks. The whole controversy shows that this process is, as far as GMOs are concerned, increasingly contentious. Scientists used to acting as risk assessment experts emphasize the necessary respect of historically-constructed norms and protocols, thereby defending their expertise and professionalism. They do so at the expense of those other scientists who do not traditionally engage with risk assessment: as regulatory toxicology appears to become an increasingly codified exercise and one of limited research interest, the latter become reluctant to participate in risk assessment. This situation is at the root of the current difficult reconnection of toxicity research and regulatory toxicology to design original yet valid protocols.
La publication, dans Food and Chemical Toxicology en septembre 2012, de l’étude du professeur Gilles-Éric Séralini testant le NK603 et le Roundup sur des rats pendant deux ans et, plus encore, la disqualification rapide de cette étude par les experts et autorités sanitaires montrent que les connaissances prises en compte dans l’évaluation publique des risques sont sélectionnées dans un ensemble plus vaste de recherches et d’études en toxicologie. L’affaire Séralini montre aussi qu’en matière d’OGM, cette sélection et les normes à partir desquelles elle est faite – les protocoles de tests réglementaires – sont l’objet d’un conflit : les scientifiques qui travaillent en toxicologie réglementaire insistent sur l’impératif de respecter ces normes historiques, qui définissent leur expertise ; ceux qui se situent en recherche fondamentale rechignent à entrer en toxicologie réglementaire, d’autant que celle-ci semble codifiée et d’intérêt scientifique limité. La difficulté actuelle à rapprocher la recherche en toxicologie et la toxicologie réglementaire, pour faciliter la construction de protocoles à la fois fiables et innovants, est le produit de ce contexte.

Dates et versions

hal-02648378 , version 1 (29-05-2020)

Identifiants

Citer

David D. Demortain. L’étude Séralini et ce qu’elle nous apprend sur la toxicologie réglementaire. Natures Sciences Sociétés, 2013, 21 (1), pp.84-87. ⟨10.1051/nss/2013068⟩. ⟨hal-02648378⟩

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