Si le recours aux antibactériens par voie systémique se justifie dans le traitement de certaines causes de boiteries, comme les arthrites septiques ou le panaris interdigité, leur utilisation est discutable dans certains cas comme les dermatites digitée et interdigitée, responsables de boiteries enzootiques. Dans ces dernières indications, dont la composante infectieuse semble établie, l’efficacité curative du traitement topique individuel est assez satisfaisante, mais le recours systématique aux antibactériens en préventif pour prévenir l’incidence des lésions et des boiteries semble à proscrire. L’efficacité des antibactériens n’est pas prouvée (absence de données en médecine factuelle), et les risques pour l’environnement, liés notamment à l’utilisation d’antibactériens dans les pédiluves, sont réels. De plus, peu de molécules disposent d’AMM précises sur ces indications. Le recours « en aveugle » par l’éleveur à des antibactériens dans le traitement des boiteries est à risque pour l’animal, mais aussi pour l’antibactérien lui-même dont l’efficacité ultérieure peut être affectée.