Mers australes. L’inventaire du vivant conduit dans les parcs du Mercantour et des Alpi Marittime en appelle d’autres tout aussi ambitieux. En Slovaquie, un projet similaire vient de démarrer dans la région de Gemer, au sud-est du pays. Un autre prend corps en Tanzanie. En France, les chercheurs de l’Institut national de recherche agronomique de Dijon se penchent sur la diversité des microorganismes du sol pour mieux comprendre et évaluer l’impact des usages agricole, industriel ou urbain. Le réseau de mesure de la qualité des sols qu’ils ont mis en place couvre 2.200sitesrépartis selon une maille carrée de 16 km de côté. «L’objectif est de détecter l’apparition des premiers signes de dégradation des sols en observant le stress vécu parles microorganismes qui les habitent», explique Lionel Ranjard, de l’unité mixte de recherche Microbiologie du sol et de l’environnement. Les mers australes intéressent aussi les taxonomistes. Embarquées à bord de 3 navires sur 3 parcours différents, des équipes du Muséum ont sillonné en début d’année le plateau continental et sa pente au large de la terre Adélie pour y inventorier la distribution de la biodiversité marine à toutes les profondeurs. La zone côtière avait déjà été étudiée par les Français, mais les fonds (entre200et 2.000mètres) demeuraient encore inexplorés. La campagne y a ratissé en détail pour ramener des informations qui permettront de comprendre la structure et la dynamique des communautés pélagiques et benthiques. Ces recherches ne sont pas seulement fondamentales: l’étude de la biodiversité du plancton permettra de mesurer précisément les effets de la biomasse sur le climat parla production de sulfure de diméthyle (DMS)et l’absorption de CO2 atmosphérique.