Modélisation de cinétiques de la maladie de la tache de la carotte provoquée par un complexe d'agents pathogènes du genre Pythium dominé par le Pythium violae
Résumé
Carrot cavity spot is caused by a complex of pathogens belonging to the genus Pythium, including Pythium violae. The disease is characterized by the appearance of sunken elliptical lesions on the taproot. The objective of the present study is to identify, understand, and prioritize the processes that induce the spatio-temporal kinetics of epidemics of cavity spot. We favoured the hypothesis that considers primary infection (from soilborne inoculum) and secondary infection (root-to-root contaminations from existing lesions, i.e., auto- and allo-infections). Epidemics were obtained during a 3-year field experiment after artificial soil infestation of plots with P. violae at increasing inoculum doses. Different kinetics of cavity spot were described using standardized disease measurements. The analysis of the incidence curves showed the early appearance of a plateau, with differences in the disease level that are positively correlated with the inoculum doses. These differences disappeared at the end of the cropping season. Three simulation models, integrating or not the concomitance of the primary and secondary infections, were fitted to the disease incidence to test if progress curves were compatible with the hypothesis of the occurrence of both infection processes: the logistic model, the bilogistic model of Hau and Amorim, and the model of Brassett and Gilligan without temporal decline of the soil inoculum potential. The quality of the fitting was correct in the three cases, and the hypothesis of the occurrence of secondary infections was not refuted. This result is an important argument to demonstrate the polycyclic nature of the disease.
Un complexe d'agents pathogènes du genre Pythium, incluant le Pythium violae, est responsable de la maladie de la tache de la carotte. Cette maladie est caractérisée par l'apparition de lésions en creux elliptiques sur le pivot racinaire. L'objectif de la présente étude est d'identifier, comprendre et hiérarchiser les processus épidémiologiques déterminant la dynamique spatio-temporelle de cette maladie. L'hypothèse de travail repose sur l'occurrence d'infections primaires (à partir de l'inoculum du sol) et secondaires (contaminations de racine à racine à partir de lésions existantes, c.-à-d. auto- et allo-infections). Des épidémies ont été reproduites au champ, au cours de trois années d'expérimentation, par l'infestation de microparcelles avec du P. violae à des doses croissantes. Les différentes cinétiques de la maladie ont été décrites avec des variables standardisées. L'analyse des courbes d'incidence a révélé l'apparition assez précoce d'un plateau, pour lequel des différences dans l'intensité des attaques ont été positivement corrélées à la dose d'inoculum; ces différences se sont atténuées en fin de cycle cultural. Pour vérifier si l'hypothèse de l'occurrence d'infections primaires et secondaires était compatible avec la forme de ces courbes, trois modèles ont été ajustés aux incidences de maladie, chacun d'eux intégrant ou non la concomitance des deux processus : le modèle logistique, le modèle bilogistique de Hau et Amorim, et le modèle de Brassett et Gilligan sans décroissance temporelle du potentiel d'inoculum primaire. La qualité d'ajustement des trois modèles a été correcte et n'a pas conduit à réfuter l'hypothèse de l'occurrence d'infections secondaires. Ce résultat constitue un argument important en faveur de la démonstration de la nature polycyclique de la maladie.