Cet article a pour objet la question des déterminants de l'adoption des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) par les firmes. L'objectif est de cerner les fondements organisationnels du processus d'adoption des NTIC et de montrer, parallèlement, l'influence des déterminants territoriaux liés à la structure spatiale de la firme. Les auteurs ont, dans ce cadre, testé deux équations d'adoption de ces technologies : l'une pour l'Intranet, l'autre pour l'Extranet. Les variables exogènes retenues sont relatives aux formes de coordination internes et externes de la firme, aux caractéristiques structurelles, à la localisation et surtout à l'organisation spatiale de la firme, dimension rarement prise en compte dans la littérature. Ce travail s'appuie sur l'exploitation de données individuelles d'entreprises, portant sur près de 5 000 firmes industrielles françaises, appréhendant à la fois les différentes composantes du mode d'organisation interne et externe de la firme et son inscription dans l'espace. Les résultats mettent en évidence un impact positif des effets d'agglomération urbaine sur la probabilité d'adoption des NTIC. Toutefois, la prise en compte de la firme multi-établissement permet de nuancer ces effets d'agglomération dans la mesure où on observe un impact positif d'une multi-localisation de la firme dans différentes zones. Quant à l'organisation interne de la firme, il apparaît que la capacité d'adoption est liée au degré de formalisation et de codification des savoirs (certification, etc.) et des pratiques (JAT "juste à temps", etc.). Elle est également favorisée par le profil organisationnel de la firme décentralisée ; ceci contrairement à la littérature théorique qui tend à montrer que les NTIC favorisent le contrôle et la structure hiérarchique.