Prenant appui sur le cas emblématique des organismes génétiquement modifiés (OGM), cet article propose un tableau synoptique des relations imbriquées entre avancées scientifiques, innovations technologiques, aspects socio-économiques et politiques qui sous-tendent l'application du principe de précaution. L'indétermination scientifique qui préside à cette application provient pour une part de procédures de réduction (de modélisation), certes propres à la démarche scientifique, mais toujours reliées d'une manière ou d'une autre au contexte social du moment et aux représentations du monde en vigueur. Incluant pour certaines d'entre elles des aspects sociaux, les modélisations proposées pourront s'avérer concurrentes et alimenter ainsi la controverse sociale qui se développe autour des applications du principe de précaution. Une telle contingence est un préalable à prendre en compte dans le questionnement éthique inévitablement associé à la détermination des formes de précaution qui seront adoptées.