Dans les dynamiques territoriales, les questions d'organisation jouent un rôle qui peut être déterminant, aux côtés des effets de dotation factorielle et de position spatiale. Les auteurs analysent l'organisation en termes de structures (en distinguant ses composantes institutionnelle et industrielle) et de capital organisationnel (spécifié par le type de ressources et les formes d'accumulation), pour l'appliquer à l'analyse des espaces ruraux. Deux études de cas (Diois, haute vallée de l'Eyrieux) sont présentées dans ce cadre. Dans ces espaces, organisation industrielle et organisation institutionnelle entretiennent des relations déséquilibrées, l'une ou l'autre assurant une hégémonie locale. Le capital organisationnel se constitue autour de la gestion de ressources peu transférables, en particulier d'origine agricole, mais aussi par accumulation de traits propres à la force de travail. Ces cas concrets montrent que la notion d'organisation territoriale a une réelle fonction heuristique pour apprécier les dynamiques rurales. Mais elle ne peut pas servir de grille de lecture univoque pour comprendre toutes les formes d'évolution du rural.