La création des jardins d'insertion à la fin des années 80, participe de l'essor et du renouvellement des modes de jardinage collectif. Conçues comme un remède à la pauvreté et à l'exclusion, les diverses expériences conduites aujourd'hui, en France, soulignent les vertus thérapeutiques prêtées au jardinage et plus généralement au travail de la terre dans le parcours de réinsertion des individus. A travers la création de structures protégées, relevant du secteur de l'économie solidaire, et qui privilégient "l'utilité sociale" au détriment du caractère marchand, il s'agit de favoriser l'acquisition des normes et des habitudes de travail tout en respectant les équilibres écologiques. Travailler sur le vivant, se plier aux exigences de la nature et à ses lois, auraient donc des vertus "réparatrices" ; celles de favoriser une ouverture sur l'environnement et de développer en retour "l'instinct de prise en charge de soi-même".