rue de Saint-Brieuc, 35042 Rennes cedex d UMR INRA-univ. Bourgogne, Microbiologie et géochimie des sols, BP 86510, 21065 Dijon cedex e Association pour le suivi agronomique des épandages (ASAE), Centre de recherche en environnement et agronomie, BP 235, 51686 Reims cedex 2 f Laboratoire départemental d'analyse et de recherche (LDAR), rue Fernand-Christ, 02007 Laon cedex g UMR INRA-ENITAB TCEM, BP 81, 33883 Villenave-d'Ornon cedex 1. Contexte et objectifs Les matières organiques épandues sur les sols en agriculture présentent une diversité importante liée à leur origine, à leur nature, ainsi qu'aux procédés de transformation des produits agricoles ou de traitement avant épandage. Hormis le retour des résidus végétaux sur les parcelles, qui constituent le gisement le plus important de matières organiques fraîches, les matières organiques épandues sont des effluents des filières agricoles et agro-alimentaires : effluents d'élevage (brut, traité, composté ou co-composté avec d'autres produits) et effluents provenant des industries agro-alimentaires (féculerie, amidonnerie, sucrerie, conserverie, laiterie, distillerie…). Viennent également s'ajouter les effluents urbains (boues de station issues de l'épuration des eaux urbaines, fraction fermentescible compostée des ordures ménagères, déchets verts compostés ou co-compostés…). Ces divers déchets ou effluents se présentent sous des formes physiques très diverses (liquides, matières en suspension, pâteuses, solides) et sont généralement très hétérogènes. Cette hétérogénéité s'observe non seulement entre les différents effluents, mais aussi en fonction de la période de collecte de l'effluent pour une même filière de production, que ce soit pour les effluents d'élevage, dont la composition est influencée par le stockage ou le changement de régime alimentaire, ou pour les effluents issus des usines agro-alimentaires, des stations d'épuration ou des installations de traitement de déchets, dont la composition est influencée par le type et la nature des produits traités, mais aussi par les procédés de production et de traitement, et par le stockage. Cette hétérogénéité distingue ces produits organiques des matières fertilisantes normalisées ou homologuées, celles-ci étant des produits certifiés homogènes, stables en composition et en production, réputés efficaces et présentant toute garantie d'innocuité. Par ailleurs, cette variabilité explique le manque de références sur le devenir de l'azote après épandage d'un certain nombre de déchets et effluents, et la difficulté de proposer des outils de prédiction ou d'aide à la décision génériques. Ce manque est d'ailleurs confirmé par la demande renouvelée des professionnels agricoles et les producteurs de déchets de pouvoir disposer de données sur la valeur fertilisante, malgré les nombreuses études antérieures. Enfin, les outils nécessaires dans le cadre de l'utilisation rationnelle des déchets et effluents en agriculture doivent permettre de concilier valorisation agricole et limitation des impacts environnementaux. Concernant l'azote, il s'agit d'utiliser au mieux celui apporté par