Fonctionnement de la prairie pâturée : structure du couvert et biodiversité - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Fourrages Année : 2001

Structure and biodiversity of grassland

Fonctionnement de la prairie pâturée : structure du couvert et biodiversité

Résumé

The results from studies on the workings of plant populations help to conceive and to assess management rules adapted to the various types of grazing practices met with nowadays. Sward structure influences both the growth and the quality of the available herbage. On the residual leaf index after grazing depend not only the growth rate (interception of the radiation), but also the rate of senescence (amount of senescent matter getting into the litter). Sheath length influences both blade length and blade digestibility. The grazing management consists in finding a compromise between a large height bringing about a maximum ingestion in the short term, and a small height which improves the digestibility but may endanger subsequent growth. The phenotypic plasticity of the forage grasses is both morphogenetical and physiological. It is reversible, but with limits, which may vary according to species. There is a strong genetic variability within natural populations and within cultivars ; the fittest individuals dominate those legs well adapted (who may even disappear altogether) to an extent that depends on the environment. Defoliation interacts with mineral nutrition on the bio-diversity of the natural and semi-naturaI pastures. The diversity of species increases when the availability of mineral nutrients decreases ; it decreases when there is over-grazing (intended for the avoidance or toleration of certain species) or marked undergrazing (encroachment by undesirable species). With a functional approach based on the grouping of species sharing common biological features, it is possible to set up predictive models for the evolution of the sward population.
L'évolution du contexte socio-économique (recherche de qualité tant des produits que du milieu) conduit à la diversification des conduites de pâturage, qu'il s'agisse des prairies naturelles ou des prairies semées. Les études sur le fonctionnement des peuplements permettent de fournir des connaissances pour concevoir et évaluer de telles règles de conduite. Dans une première partie, nous traitons de l'effet du pâturage sur les couverts de graminées et les mélanges semés. Tout d'abord, nous montrons quel est l'effet de la structure du couvert sur la croissance et la qualité de l'herbe offerte. L'indice foliaire résiduel après pâturage et la longueur de la gaine des graminées sont les deux variables de structure les plus importantes. De la première dépend la vitesse de croissance (interception du rayonnement), mais aussi la vitesse de sénescence (quantité de matériel sénescent passant en litière). La longueur de la gaine conditionne la longueur des limbes ainsi que leur digestibilité. En conclusion de cette section, nous insistons sur le fait que gérer un pâturage revient à choisir un compromis entre une hauteur élevée qui maximise l'ingestion à court terme et une hauteur faible qui améliore la digestibilité, mais qui risque de pénaliser la croissance. Nous signalons aussi l'importance des interdépendances des défoliations au cours du temps, dans la mesure où la défoliation doit, outre l'alimentation, préparer la ressource prairiale pour une utilisation ultérieure. Dans une deuxième section, nous traitons du rôle de la plasticité phénotypique et de l'évolution génotypique dans l'adaptation à la défoliation. La plasticité phénotypique des graminées fourragères est à la fois morphogénétique et physiologique. Elle est réversible, mais elle présente cependant des limites pouvant varier selon les espèces. La forte variabilité génétique qui existe au sein des populations naturelles ou des variétés de graminées fourragères offre une prise à la sélection naturelle. Les individus les mieux adaptés dominent les individus les moins bien adaptés. La contribution des différents génotypes composant la population ou la variété va donc dépendre de l'environnement. Lorsque cette domination s'accompagne d'une mortalité de certains génotypes, la structure génotypique de la population évolue de manière irréversible. Nous montrons l'intérêt de ces connaissances pour augmenter la variabilité génétique par semis ou sur semis. Dans une deuxième partie, nous traitons de l'effet de la défoliation en interaction avec la nutrition minérale sur la biodiversité des prairies naturelles et semi-naturelles. Les études empiriques de végétation prairiale montrent que la diversité spécifique au sein dune communauté augmente lorsque la disponibilité en minéraux diminue. Elle diminue en situation de "surpâturage" (stratégie d'évitement ou de tolérance des espèces) ou de "sous pâturage" prononcé (envahissement par des espèces indésirables). Pour disposer de modèles prédictifs d'évolution de la végétation prairiale, on propose une approche fonctionnelle reposant sur des regroupements d'espèces présentant des traits biologiques communs leur permettant d'accomplir des fonctions spécifiques de façon similaire. Nous montrons que cette approche permet de rendre compte des effets du régime de défoliation et de la disponibilité en éléments minéraux sur la distribution des espèces (évolution des types fonctionnels) et sur les caractéristiques agronomiques des communautés.
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Dates et versions

hal-02681889 , version 1 (01-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02681889 , version 1
  • PRODINRA : 375

Citer

Michel M. Duru, Laurent Hazard, B. Jeangros, E. Mosimann. Fonctionnement de la prairie pâturée : structure du couvert et biodiversité. Fourrages, 2001, 166, pp.165-188. ⟨hal-02681889⟩

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