The wild species protection act : inadequate, inefficient,... yet useful
La loi sur la protection des espèces sauvages
Résumé
Après avoir procédé à l'examen critique des argumentations (anthropocentrique, biocentrique, écocentrique) qui légitiment la protection des espèces et des populations d'espèces menacées, cet article interprète la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature, comme un compromis entre un utilitarisme élargi aux intérêts scientifiques et une éthique biocentrique. Sont alors exposées les raisons pour lesquelles les dispositions de la loi en faveur des espèces protégées, socialement inapplicables, n'ont en outre guère de pertinence écologique. Il apparaît paradoxalement que, si cette loi a favorisé la protection de la nature, c'est en raison de ses effets non intentionnels. D'abord, elle a conduit les naturalistes, jadis grands prédateurs, pour leurs collections particulières, à s'autodiscipliner. Ensuite, l'usage que l'on en a fait a promu, au-delà de la protection des espèces, celle de leurs habitats.