La migration est-elle une conséquence de la sortie de chômage ou aide-t-elle à la recherche d'emploi ? Cette question est traitée à partir de la théorie du capital humain. Deux grandes catégories de déterminants peuvent être distinguées. La première est issue du contexte de la prise de décision et regroupe les facteurs intrinsèques à l'individu (tels que sexe et âge) et les facteurs relatifs aux caractéristiques de l'espace (tels que niveau d'emploi ou situation économique locale). La seconde catégorie est formée du capital humain disponible au moment du choix. Le but de l'article est de prendre en compte les investissements passés et d'intégrer le fait que certaines décisions peuvent être jointes. Un modèle à équations simultanées avec variables endogènes qualitatives est construit. Il est estimé à partir d'une enquête effectuée en 1993 et comportant 1 176 jeunes d'origine rurale provenant de sept petites régions françaises. On montre que les migrations des jeunes ruraux sont essentiellement le résultat de préoccupations professionnelles. Cependant, la migration n'est pas un facteur qui favorise systématiquement la sortie de chômage. Quand le niveau de formation du jeune est élevé, il (ou elle) a tendance à migrer (et donc quitter le rural) pour trouver un emploi, alors que la migration semble moins nécessaire aux jeunes moins formés pour trouver un emploi.