Le contexte actuel (demande d'une agriculture moins consommatrice d'intrants, maîtrise des risques d'antibiorésistance, maîtrise des coûts de production) amène depuis plusieurs années à une remise en question de pratiques parfois anciennes et pour lesquelles il est possible aujourd'hui de faire différemment. L'objectif est ainsi d'abandonner des pratiques de traitement collectif pour aller vers un traitement ciblé et sélectif afin de ne traiter que les animaux en ayant besoin et sur les durées les plus courtes (aussi peu que possible, autant que nécessaire). Le diagnostic, précis et précoce est alors la clé de voûte. Pour ce faire, le développement et la démocratisation de méthodes de diagnostic rapides au chevet du bovin ou d'indicateurs robustes de traitements sélectifs sont nécessaires et pour certains déjà disponibles aujourd'hui. Pour preuve l'atteinte des objectifs visés par le plan Ecoantibio 2012-2017. Il reste néanmoins encore des marges de progrès notamment au-delà des antibiotiques en s'appliquant la même exigence avec d'autres types d'intrants médicamenteux comme par exemple les antiparasitaires. Mais disposer du savoir-faire n'est pas suffisant, car le changement de pratiques anciennes (parfois promues par ceux-là même qui disent désormais de faire différemment) n'est pas chose aisée, l'accompagnement du changement de pratiques faisant appel à des méthodes plus basées sur les sciences sociales que les sciences biotechniques qui nous sont plus familières. En ce sens, l'échange autour et sur les pratiques entre éleveurs dont certains ayant changé leurs pratiques et étant convaincus (early adopters) est une piste intéressante