Le protéome membranaire de Mycoplasma bovis : à la recherche d'antigènes stables chez un pathogène hypervariable
Résumé
Les mycoplasmes sont des bactéries atypiques qui se caractérisent par l’absence de parois, des capacités métaboliques limitées et un génome de taille minimale. Malgré cette simplicité, plusieurs espèces sont à l’origine de pertes économiques considérables en productions animales. Mycoplasma bovis est responsable d’infections respiratoires et de mammites chez les bovins dont le contrôle est confronté au manque d’efficacité des vaccins actuels et à la progression alarmante de souches résistantes aux antibiotiques. Comme la plupart des mycoplasmes, M. bovis dispose de mécanismes sophistiqués de variation antigénique qui lui permettent d’échapper à la réponse immune de l’hôte et représentent une contrainte majeure pour le développement de vaccins. Pour résoudre ce problème, nous avons caractérisé le protéome membranaire de M. bovis afin d’identifier des antigènes hautement conservés parmi les souches circulantes. Les protéines associées à la membrane (PAM) de M. bovis ont été enrichies en utilisant du Triton X114. L’analyse protéomique des extraits membranaires de 7 souches a permis d’identifier un core protéome membranaire composé de 136 protéines. Cette information a permis de sélectionner 22 candidats vaccins qui ont été produits sous forme de protéines recombinantes chez E. coli. Parmi ces candidats, 18 ont été reconnus par le sérum d'animaux naturellement infectés et 7 ont été capables d’induire une production d'interféron gamma (IFNγ) par stimulation de PBMC issues d’animaux naturellement infectés, à la fois avant et après immunisation avec une préparation inactivée de M. bovis. Cette étude fournit une base pour le développement de vaccins sous-unitaires contre M. bovis.