Le déoxynivalénol (DON) produit par des espèces du genre Fusarium, et en particulier par F. graminearum, s’avère être la mycotoxine prévalente au sein des céréales à paille. Le respect des normes européennes et françaises en vigueur pour la qualité sanitaire de l'alimentation humaine et animale incite les sélectionneurs à développer des variétés de blé résistantes à l’accumulation de DON et à la fusariose de l’épi. Actuellement, la résistance variétale à la fusariose est prise en compte pour l’inscription des variétés au Catalogue français, soit en estimant le taux d’épis fusariés par notation visuelle, soit en mesurant le taux de grains fusariés par imagerie multispectrale. L’information sur la résistance à l’accumulation de la DON est délivrée un an après l’inscription (source Arvalis). Cette teneur en DON est déterminée par la méthode chromatographique LC-MS/MS dans les grains récoltés dans les essais d’inscription et de post-inscription. Le GEVES a exploré une nouvelle méthode de phénotypage, le NIRS, pour déterminer la teneur en DON dans les grains de blé tendre. Cette méthode présente l’intérêt d’être plus rapide, non destructive et moins coûteuse que la méthode chromatographique. Dans cette étude, un modèle de prédiction de la teneur en DON a été développé en utilisant une régression PLS (Partial Least Square). Ce travail a porté sur une collecte de 155 échantillons (131 variétés), issus de 2 essais évalués au cours de 3 années d’étude (2014 à 2016). Les valeurs de référence DON ont été mesurées par LC-MS/MS. Face au faible nombre d’échantillons disponibles, les performances du modèle DON ont été évaluées par une validation interne. Le modèle DON a été développé sur une gamme de concentration allant de 72 à 17900 ppb (valeurs LC-MS/MS). Les performances du modèle varient en fonction du pré-traitement spectral et de la méthode PLS employés : le coefficient de validation R2 varie de 0.77 à 0.89, et l’erreur de validation croisée se situe entre 1314 et 1907 ppb. Ces résultats sont encourageants et témoignent du potentiel de la méthode NIRS pour évaluer la résistance variétale. Toutefois, il sera nécessaire de continuer ce travail et d’enrichir le modèle afin d’améliorer la précision de prédiction du NIRS.