Inoculation des légumineuses en France: Des inocula de qualité grâce à l’investissement de longue date de la recherche publique (INRA) et de l’institut technique chargé des légumineuses (Terres Inovia)
Résumé
Nous sommes les héritiers d’une communauté scientifique française, qui, des années 60 aux années 80, a, non seulement mis en évidence l’intérêt dans certains sols de l’inoculation des légumineuses, mais s’est aussi préoccupée de la qualité des inocula et des techniques d’inoculation proposées aux agriculteurs. Ceci a été particulièrement le cas pour la luzerne, le lupin et le soja. Le premier travail a été de sélectionner des souches de Rhizobium efficientes et adaptées aux conditions des sols français ainsi qu’aux variétés (/génotypes) cultivées. En effet, ces souches ont été choisies pour ne présenter que pas ou peu d’interactions avec les génotypes. Ainsi, la souche choisie reste très efficiente pour la fixation symbiotique de l’azote quel que soit le génotype choisi par l’agriculteur. Des normes de qualité ont été établies en concertation avec les premiers industriels qui se sont lancés dans ces productions. Plusieurs critères ont été définis : 1) La souche est fournie chaque année par l’INRA, garantissant ainsi sa conformité à la souche choisie, sans dérive pénalisante. 2) L’efficience de la souche fournie est vérifiée chaque année par des expérimentations en serre 3) L’inoculum produit doit être monoxénique, sans contaminant, et doit satisfaire une norme de concentration. 4) L’industriel doit fournir régulièrement des courbes de dynamiques de concentrations sur 18 mois lors de stockages à plusieurs températures : 4°C et à température ambiante (20°C). 5) Chaque année des inocula obtenus par sondage à partir des productions de l’année sont testés au champ en concertation entre l’INRA et le CETIOM (Terres Inovia aujourd’hui) Au début, la technique d’inoculation a été l’enrobage de la graine avec un inoculum sur tourbe, puis dans les années 80 sont apparus les micro-granulés, puis dans les années 90 les inocula liquides avec un adjuvant adhésif permettant ainsi d’éviter des pertes lors des opérations de semis. A chaque fois, l’INRA, en collaboration avec le CETIOM pour le soja, a testé et promu ces innovations avec une exigence de qualité et d’efficacité pour les agriculteurs. Aujourd’hui, des graines pré-inoculées avec les Rhizobium sont d’ores et déjà commercialisées pour certaines espèces. Actuellement, avec la relance de la culture des légumineuses, l’augmentation des surfaces de soja, pois, féverole, lupin, lentilles, pois chiche, de nouveaux besoins et de nouvelles innovations apparaissent. Par exemple, la sélection de génotypes pour de nouvelles espèces comme le fenugrec, doit être réalisée en présence du partenaire bactérien adapté pour maintenir une symbiose optimale. L’INRA et Terres Inovia souhaitent réaffirmer leur engagement dans une politique d’innovation et de qualité au service des agriculteurs, et relancent leurs activités en concertation étroite.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte